et voici mourir l’amère ancolie
(Henri Droguet, Palimpsestes et rigodons, Potentille, 2016)
On va démarrer le mois avec une chanson récente - une fois n’est pas coutume – un peu mélancolique, avec sans doute un peu trop de rimes, mais qui correspond bien à mes états d’âme du moment : on y frôle le néant, le silence, les petits rien de la vie !
Pour l’écouter :
https://www.youtube.com/watch?v=almlIwXHihs
Le givre
Les cendres de ma plume s'effritent avec le temps
Dans sa fraîcheur posthume, balayée par le vent
Elle n'attend qu'une histoire pour accoucher de mots
Plus l'aube se fait tard, moins l'encre se fait tôt
Une phrase ponctuée après quelques nuits blanches
Aussitôt raturée lorsqu'un soir je m'épanche
Auprès d'une nouvelle qui passait près de moi
Elle s'appelle éphémère mais j'écris de ses doigts
Hallelujah (ter)
Sur ma page blanchie par ce trop long silence
Le givre y a fait son nid en niant l'évidence
Mais lorsqu'une goutte tombe
C'est une phrase qui prend vie
Mes doutes chassent leurs ombres
Et je la vois qui grandit
Hallelujah (ter)
Au passage d'une bouche le désert se replie
De ses mains elle repousse mes idées évanouies
Rendez-moi cette plume que j'avais déposée
Si la pointe se consume, elle n'a pas trépassé
La neige ne dure jamais, elle fond quand vient l'été
Mon été c'est l'amour mais lui aussi s'est barré
C'est après lui que je cours pour le mettre sur papier
Il ne sort jamais le jour, je n'ai plus qu'à veiller
Oubliées les syntaxes, oubliés les tourments
Ma mine elle, reste intacte au contact du néant
Mais vers quel horizon ont bien pu s'envoler
Les rimes de leur prénom, y en a-t-il un pour m'aider ?
Mais je sens que ça revient, ça monte et puis ça court
Et ce n'est pas un chagrin qui inspire cet instant court
Il s'en ira trop loin mais au moins j'aurai pu
Mettre un terme à ce rien avant qu'il ne soit plus.
Hallelujah (ter)
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