Amazon : ordres transmis dans l’oreillette, toute la journée, toute la journée, sans jamais une minute d’arrêt – d’ailleurs il n’a pas le temps d’aller aux toilettes et se déplace avec une bouteille qui ne lui sert pas pour boire.
(Ludivine Bantigny, L’ensauvagement du capital, Seuil 2022)
Amazon ! Il m’est arrivé, autrefois d’y faire quelques achats, mais j’ai vite compris que cette entreprise était un requin vorace qui allait faire des dégâts considérables. Heureusement Les Amis de la terre viennent de publier un article intitulé Le e-commerce, meilleur ennemi de l’emploi en France qui remet les pendules à l’heure, et montre que le monstre Amazon a été un assisté (comme tous les richards, milliardaires et multinationales, et dire qu’il ose appeler "assistés" ceux qui touchent le RSA) sous le quinquennat Macron, encore une raison pour laquelle je souhaite qu’il soit éjecté, à lire intégralement ici :
https://www.amisdelaterre.org/e-commerce-impact-emploi-france/
Je n’en donne que quelques extraits :
" Et aujourd’hui en France, des collectifs s’organisent contre des projets d’implantation d’Amazon. En 2017, seules trois régions françaises avaient des entrepôts, aujourd’hui, aucune n’est épargnée. Mais où est le problème, si la multinationale créé des emplois ? Tel est souvent le discours tenu par les élus favorables aux géants du e-commerce. Or, les Amis de la Terre France viennent de produire un rapport déconstruisant cet argumentaire. En réalité, la vente en ligne casse et précarise le marché de l’emploi.
" Malgré les conséquences environnementales et sociales des implantations Amazon, bien connues, celles-ci se sont multipliées depuis l’élection d’Emmanuel Macron en 2017. En cinq ans, la multinationale est passée de 4 entrepôts logistiques en France à… 44. […] Rien que sur la région Île-de-France, Amazon a grandi de 0 à 13 entrepôts sous le quinquennat. « Amazon, c’est le leader en France du e-commerce, celui qui a le plus de parts de marchés », rappelle Étienne Coubard, chargée de mobilisation chez Les Amis de la Terre France.
" L’histoire d’Amazon sous Macron ne se résume pas à un déploiement inéluctable. Le gouvernement l’a bel et bien encouragé. En janvier 2021, par exemple, le projet de loi finances divise par deux les impôts locaux payés pour les entrepôts de vente en ligne. En outre, les parlementaires de La République en Marche ont mis en échec des amendements à la loi Climat, issus de divers groupes politiques, proposant de mieux encadrer la construction de ces entrepôts. « Les cadeaux fiscaux, soutiens administratifs et politiques ont permis cette implantation massive et rapide », exposent les Amis de la Terre dans un rapport, « Emploi et e-commerce », paru le 24 mars. « Pourtant, les chiffres sont là. Ils sont accablants et connus des pouvoirs publics : le e-commerce détruit les emplois et les commerces à grande vitesse ». […]
" La création de postes est pourtant l’argument principal des géants du e-commerce […] souvent repris par les élus locaux. […] Le problème, c’est que les enseignes du e-commerce occupent le même marché que celles de la vente physique, qui tentent de se digitaliser. […] Selon le rapport des Amis de la Terre France, le développement de la vente en ligne aurait ainsi détruit 3 800 emplois dans le commerce en 2019. « Plus le commerce en ligne est fort dans un secteur, plus la baisse de l’emploi est marquée » En première ligne de cette perte d’emplois : les petites entreprises. […] Le schéma est celui d’une « mort lente » selon Étienne Coubard. À savoir : on abaisse d’abord les salaires pour résister à la concurrence des géants du e-commerce, comme Amazon. Puis, on supprime des emplois. Et l’on finit, parfois, par mettre la clé sous la porte. La branche la plus touchée par ces destructions d’emplois ? L’habillement, « avec plus de 4 800 emplois détruits » en 2019. […]
" Dans les entrepôts de logistique, c’est le règne des intérimaires et des contrats courts. Quelques CDI sont à la clé, mais peu de gens s’y maintiennent. Reste le volet livraison. […Les livreurs] sont auto-entrepreneurs. « Pour chaque agence de livraison Amazon, c’est à peu près 200-250 livreurs ubérisés. Ils vivent en deça-du niveau de pauvreté, et touchent à peine plus que le RSA », pointe Étienne Coubard. […]
" Un « nouveau fait inquiétant » est avancé par la dernière étude des Amis de la Terre. Les grandes enseignes, plus seulement les PME, commencent à être touchées par la baisse de l’emploi. Et ce, après avoir pris virage de la digitalisation. […] En résumé : une grande entreprise recrute pour assurer son virage digital ainsi que la mise en place de son service de livraison. Pour faire face à la rude concurrence des géants du e-commerce comme Amazon, des logiques de rentabilité s’imposent très vite. On dégraisse alors la masse salariale… En 2019, « le solde d’emplois créés pour les grandes entreprises a été divisé par 9 par rapport aux années précédentes et se rapproche d’un bilan négatif », écrivent ainsi Les Amis de la Terre. [… De plus,] « Le covid a été une opportunité pour les grandes entreprises d’appliquer des plans sociaux, qui étaient pensés dès 2019. C’est le cas de Conforama, Camaïeu, Comptoir des Cotonniers… » liste Étienne Coubard. […]
" Les collectifs et ONG espèrent que le prochain quinquennat ouvrira la voie à une meilleure régulation. Aujourd’hui, « le e-commerce est considéré comme de la logisitique, pas comme du commerce. C’est pour cela qu’ils ne sont pas soumis aux mêmes règles. On souhaite mettre fin à cette inégalité de traitement, qui a autant d’impact sur l’emploi et l’environnement » défend Étienne Coubard. « Cela permettrait de réduire l’hémorragie, et de donner un peu d’air aux petites et moyennes entreprises ».
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