C’est un travail d’être porté longtemps, d’autant plus fatigant peut-être que la nature y répugne, car elle nous a donné des jambes pour marcher, comme des yeux pour voir par nous-mêmes. C’est la mollesse qui nous condamne à lé débilité. À force de ne plus vouloir, on finit par ne plus pouvoir.
(Sénèque, Éloge de l’oisiveté, trad. Joseph Baillard, Mille et une nuits, 2015)
Et la vie continue. Malgré l’aspect désagréable de cet été, d’où la chaleur est globalement absente, et les pluies un peu trop fréquentes à mon goût, ce qui me rappelle mes années d’étudiant d’où j’avais conclu et dit à mes parents : « Je ne travaillerais jamais à Bordeaux, il pleut tout le temps ! » Et j'ai tenu parole... Résultat de ce temps : je n’aurai pas roulé 100 km à vélo à Bordeaux ce mois-ci, contre 513 an avril et 216 en mai, où les mauvais jours ont commencé (je n’en avais presque pas fait en juin, suite à ma chute).
J’ai pourtant accueilli jeudi soir un cyclo-randonneur vendéen de 37 ans, Sébastien, qui vit en Guyane, où il est professeur d’électro-technique en lycée professionnel à Saint-Laurent du Maroni ; Il travaillait auparavant chez Getelec en France, en Guadeloupe et en Guyane. Nous eûmes donc plaisir à évoquer la Guadeloupe et l’outre-mer, et je dois dire qu’il m’a furieusement donné envie découvrir la Guyane... si je reprends un jour un avion longue distance ou, pourquoi pas, en cargo ou sur un voilier : il m’a mis l’eau à la bouche !
Il n’est pas facile d'avoir une conversation en ce moment. Impossible d’émettre des réserves sur la politique gouvernementale et surtout sur le fameux "passe" (le mot existe en français, y en a marre qu’on choisisse toujours un anglicisme) sanitaire sans être traité d’abruti, d’ignare, de primitif, de conspirationniste et j’en passe. Il est vrai que naguère, on me traitait d’islamo-gauchiste parce que j’osais émettre pareillement des réserves sur les caricatures de Charlie et en particulier sur la pertinence d’en faire une utilisation en classe (je n’ai pas changé d’avis), et plus anciennement on m’avait traité de bolchevik parce que j’étais très critique sur le capitalisme, ce que je suis encore aujourd’hui.
Est-ce que je lui ressemble ?
Constatons ceci sur le nombre de décès en France (incluant Mayotte): chiffres officiels de l’INSEE vérifiables sur son site :
https://www.insee.fr/fr/statistiques/serie/001641592
2017 606 294
2018 609 648
2019 613 243
2020 669 000
Je constate que la différence est de 56 000 et assez loin, si je me souviens bien, des 80 ou 90 000 morts annoncés à la fin de l’an dernier et au début de cette année par les chaînes en continu dans leur politique de la peur, toujours vivace aujourd’hui. Certes, c’est beaucoup trop !
"la peur a remplacé la confiance. Quelque chose aurait-il changé ? On se plaît souvent à raconter comment, autrefois, dans les villes et les villages, les maisons restaient ouvertes : qui pourrait, aujourd’hui, envisager de ne pas fermer sa porte à double tour en sortant de chez soi ?" (Emmanuel Delessert, Oser faire confiance, Desclée de Brouwer, 2020). Va-t-on devoir montrer un passe sanitaire pour sortir de chez soi ? La politique de la peur a entraîné une méfiance envers le gouvernement (cf le faible vote aux dernières élections) et les principaux médias d’information télévisée et de presse écrite. Pas étonnant que de nombreux quidams recherchent des infos ailleurs et fassent leurs choux gras de tout ce qui circule sur les réseaux sociaux, y compris les fameuses "fausses nouvelles" (parlons français, que diable). Et que certains restent réticents à se faire vacciner ! Encore que les manifestants du samedi comprennent aussi des gens qui sont opposés au passe sanitaire et non pas à la vaccination : ce qui n'est pas la même chose. Et que la répression violente que subissent les manifestants (destinée à museler toute opposition) ne va pas les faire changer d’opinion.
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