je suis face au naufrage de l’Europe.
(Antonin Richard, Ce matin la mer est calme : journal d’un marin-sauveteur en Méditerranée, Éditions les Étaques, 2020)
Je livre un texte qui n’est pas de moi, mais que je signe de toutes mains, de toutes mes pensées, de toute mon envie ardente de vivre avec ce qui est essentiel, car ce qu’il dit du cinéma vaut aussi pour le théâtre, le cirque, l’opéra, les lieux de culte, les salles qui proposent de la musique et des chansons, les salles qui proposent de l’éducation physique, des cours de gym, d’escalade, les centres d’animation, les piscines, les bibliothèques, les musées, etc.
Je lis dans Matthieu, 4, verset 4 : "L'homme ne vit pas de pain seulement" (également dans Deutéronome, 8, verset 3). Et aussi il vit de partage et d’amitié qui sont tout aussi essentiels, et c’est pourquoi j’enrage de voir les EHPAD admettre pour leurs pensionnaires une seule visite d’une demi-heure par semaine seulement !
COMMUNIQUE DE L 'UTOPIA BORDEAUX
Le passage de l’ignorance sanitaire à l’autorité sanitaire nous condamne à assister impuissants à l’injustice d’une politique arbitraire de la force et du désordre.
On n’accueille plus, on concentre, on ne nourrit plus, on gave, on ne partage plus, on confine.
Si vous circulez aux heures qui révèlent le vrai visage du monde, entre chien et loup, les seules enseignes ouvertes sont les centres commerciaux et les établissements de restauration rapide.
Le reste a disparu, sommé de fermer pour nous protéger de nous-mêmes.
Nous sommes notre pire ennemi, voilà le message.
Ces hommes de raison, ces hommes de santé qui nous obligent à fermer pour nous protéger de nous-mêmes nous savons qu’ils sont malades.
Leur maladie, c’est la peur.
Leur maladie, c’est la peur de la santé d’un corps malade.
Leur maladie, c’est la peur de la maladie d’un corps en santé.
Leur maladie, c’est notre fièvre.
Nous sommes prisonniers de leur définition de la santé, de leur codex linguistique, de leur absence de culture.
Cette obsolescence programmée de nos êtres, nous ne l’acceptons pas.
C’est pourquoi nous continuerons à nous soigner avec les force de la musique, de la danse, du cinéma.
Pensez les salles de concerts, les théâtres, les cinémas comme des territoires d’abondance, de vie, de soin.
Notre cinéma est un lieu vivant.
Notre cinéma est un organisme vivant qui organise la pensée, la parole, la mémoire. Nous sommes obligés d’ouvrir pour qu’il se maintienne en vie mais aussi pour qu’il exerce sa fonction vitale dans la ville.
Les grandes surfaces et les fast-food ne peuvent pas être les seuls phares de la ville.
Notre lumière est plus vive et structurante.
Le 15, le 16, le 19 et le 20 décembre, nous soufflerons sur les braises de notre cinéma et nous vous invitons à venir partager cette modeste et déterminée résistance.
(L'équipe du Cinéma UTOPIA Bordeaux)
L’Utopia est un cinéma d’art et d’essai indépendant de Bordeaux qui propose des films de qualité. Il est soutenu par l’Association des Amis de l’Utopia, dont je fais partie.
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