vendredi 7 août 2020

7 août 2020 : la PEUR a été bien orchestrée

 

Autrefois, les vieux étaient mal traités par la société. Aujourd’hui, ils sont mal traités par la société et par leurs proches.

(Henning Mankell, Le dynamiteur, trad. Rémi Cassaigne, Seuil, 2010)

 

 

Après plusieurs semaines de kiné, je me sens mieux. Je galope à nouveau comme un lapin, j’ai repris le vélo et commence à mieux m’en sortir, quoique peinant dès que ça grimpe un peu. Enfin, je suis presque revenu à la normale. Aussi ai-je fait tailler ma florissante barbe par un barbier : j'ai repris figure humaine ! Je m’indigne à nouveau férocement, en particulier contre le port du masque obligatoire. J’ai acheté le pamphlet du professeur Perronne, Y a-t-il une erreur qu’ILS n’ont pas commise ? (qui contient des vérités, notamment sur le lobbying des labos pharmaceutiques) afin d’avoir un autre point de vue sur la « crise » du covid 19. Cette dénonciation qui a pour sous-titre Covid 19 : l’union sacrée de l’incompétence et de l’arrogance, mérite au moins une lecture attentive, même si j’aurais préféré qu’il ne soit pas écrit à chaud.

Mais il y a urgence. Dans certains EHPAD, sous le fallacieux prétexte de protéger les « prisonniers », ces derniers, souvent très âgés, sont de nouveau confinés ! Bonjour la convivialité, s’ils ne peuvent plus descendre à la salle à manger, recevoir des visites (si importantes pour leur bonne santé), etc. J’ai moi-même reçu ma fille pendant 23 jours à Bordeaux et n’ai même pas pu la serrer dans mes bras, ni l’embrasser… Où va-t-on ?

Heureusement, les cinémas ont repris (mais les entrées sont faibles ; hier une adhérente des Amis de l’Utopia m’a dit qu’elle y revenait pour la première fois, alors qu’il est ouvert depuis quatre semaines), les restaurants aussi. Les bibliothèques sont ouvertes également, mais à horaires et services réduits : on ne peut plus y lire les journaux et magazines, alors que ça drainait un public qui ne venait que pour ça. On peut emprunter des livres, mais au retour, ils sont mis en quarantaine (14 jours au début, 3 seulement maintenant). Jamais vu ça de ma vie de bibliothécaire ! Certes, j’ai déjà eu des usagers (à la bibliothèque municipale d’Angers entre 1970 et1973) qui me posaient la question : « Est-ce que vous désinfectez les livres ? » Je leur répondais que non, que je n’avais jamais vu quelqu’un attraper la rougeole et autres maladies par contact avec un livre, avec mes dix ans d’expérience comme lecteur : j’ai fréquenté les bibliothèques à partir de 1959 et ne suis jamais tombé malade. Qu’ils ne sont pas obligés d’emprunter des livres, qu’ils peuvent aussi en acheter, et que j’espérais que, quand ils prêtent un livre à un(e) ami(e), ils ne le mettent pas à la désinfection après.

Mais déjà, on voyait les prémices de la peur : « Mon Dieu, si un pauvre avait eu le livre en mains ! » C’est bien connu, les pauvres sont sales, sans hygiène, ont toutes les maladies imaginables, etc. Eh bien, mon expérience est que ce sont plutôt les classes populaires qui ont le plus grand respect du livre, précisément parce qu’ils n’en ont pas ou guère chez eux, et qu’ils prennent grand soin des livres empruntés, qu’ils suggéraient même de les rembourser quand ils nous en rapportaient un avec des pages décollées !

On voit bien aujourd’hui les conséquences de cette campagne de peur : tout le monde est devenu méfiant, la confiance ne règne plus...

 

 

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