jeudi 7 juin 2007

8 juin 2007 : post-scriptum

Et voilà, la boucle est bouclée, la routine (peut-il y avoir de la routine avec moi ?) reprend ses droits : famille, maison, travail associatif, jardinature, qi gong, lectures, écritures et bicyclette...
Quel bilan tirer de cette expérience ?
D'abord, s'y prendre beaucoup plus tôt pour élaborer la tournée, afin d'avoir un planning un peu plus soutenu. Je n'ai eu qu'une seule semaine avec trois journées consécutives de lectures, c'est pourtant idéal : mardi, mercredi, jeudi. Avec éventuellement le lundi ou le vendredi, ça pourrait même aller jusqu'à quatre prestations par semaine. C'est un tel bonheur de partage avec ces publics si différents, et ça me donne une telle énergie, en plus de celle apportée par le vélo.
De ce côté, j'ai calculé que mes dix-sept jours réels de déplacement ont cumulé 1020 km de vélo, soit une moyenne de 60 par jour, moyenne très suffisante, mais c'est allé de 117 km une fois à seulement 10 km un autre jour. Je n'ai nullement l'intention d'accomplir un exploit extraordinaire... Restons modestes quant aux distances. Et, l'an prochain, partant de Toulouse pour rallier les Alpes, je ne reviendrai sans doute à Poitiers qu'à la fin, il faudra donc imaginer une autre forme d'itinéraire.
A cela se sont ajoutés les nombreux déplacements en train, soit pour couper court dans une étape trop longue, soit pour revenir à Poitiers le week end, parfois en laissant le vélo au loin. Le train, c'est merveilleux, surtout les TER, plus lents, que j'ai redécouverts à cette occasion, puisqu'ils sont seuls à prendre des vélos... Même moins confortables que le TGV, ils permettent une autre approche des paysages et des hommes. Et probablement j'utiliserai encore le train l'an prochain pour raccourcir certaines distances.
Les textes ? Certains n'ont pas fonctionné, soit parce qu'ils étaient mal placés : commencer par un poème, par exemple, n'est pas une bonne idée. Il est plus difficile de lire des poèmes que de la prose. Il faut donc avoir un peu échauffé le public - et soi-même - avant d'oser un poème. Soit parce que trop longs. En fait, à partir du moment où je faisais le choix de lire plusieurs textes, il fallait que chacun d'entre eux soit bref et percutant. Un texte trop long, peut-être moins passionnant, tombe mal et fait baisser la pression.
L'idée d'utiliser le bâton de pluie entre chaque texte,
suggérée par Claire et inaugurée dans les Landes, s'est révélée très positive, ça laisse de la respiration entre chaque texte, et le temps de souffler, tant au lecteur qu'aux auditeurs.
Le public a toujours été merveilleux. Bien sûr, je ne m'attendais pas à être chahuté ou sifflé... Quoique... Mais on aurait pu bailler, s'agiter, partir avant la fin... Surtout les jours où j'étais en moins bonne forme. Il faut dire que ne sont venus que des personnes intéressées. Parfois avec des enfants : je n'avais pas prévu la présence d'enfants, et il est certain que les textes n'étaient pas choisis spécialement pour eux.
Quand on m'a demandé de lire à un public spécifiquement scolaire, à Salies-de-Béarn, j'ai choisi parmi mes textes ceux qui me semblaient les mieux adaptés, l'un d'entre eux, sans action, ne convenait pas. De plus, il y avait deux classes, et donc un nombre trop élevé d'auditeurs : j'ai besoin d'un cercle restreint que je peux couver des yeux, en fin de compte pas plus d'une classe, mon animation n'est pas un spectacle. Il faudra donc que je prévois pour l'an prochain un programme spécifique "enfants", et peut-être un autre pour collégiens... Quant aux personnes très âgées, autre public particulier, j'ai été surpris par leur sérénité et leur qualité d'écoute. Là aussi, il faudra que je veille à trouver un programme adapté, le texte de Maupassant, même s'il leur a plu, n'était peut-être pas tout à fait indiqué. Par contre, les fables de La Fontaine, oui.
Un mot enfin sur les personnes qui m'ont accueilli et qui ont organisé ces rencontres : bibliothécaires professionnels ou bénévoles, membres de ma famille, gestionnaires d'associations, hôtes en famille ou en chambre d'hôtes, je n'ai eu qu'à me louer de leurs services. Tout était préparé avec le plus grand soin, le plus souvent un petit pot convivial suivait la rencontre. J'ai pu retrouver de nombreuses personnes perdues de vue depuis quelque temps, ce qui était un des objectifs de mon projet, et renouer des liens, et aussi découvrir des gens hospitaliers et originaux... Parfois même qui écrivaient, et qui m'ont fait part de leurs textes inédits ou de leurs livres publiés.
Ce fut un beau voyage, au sens vrai du terme, pas un simple transit... Grâce à la lenteur du vélo et aux sensations données par la durée et les paysages traversés, aux retrouvailles faites ici et là, aux souvenirs ressurgis, j'ai en quelque sorte remonté le temps...

1 commentaire:

Anonyme a dit…

C'est vrai que le vent debout n'est pas l'ami du cycliste. Dans l'effort il peut se réciter des poemes,
La Petite reine
Pour ravir les enfants tous épris de vitesse
Les vagues s'enchaînent suivant une mécanique céleste
Elles bercent comme les rayons d'une roue de bicyclette
Qu'entraîne un cliquetis ingénieux de métal
Pour ravir les enfants tous épris de vitesse
Alain Hannecart
www.mespoemes.net

Il peut aussi rendre visite à un forum amateur de lectures et de vélo
grain-de-sel.cultureforum.net/LE-MENU-DU-QUOTIDIEN-c2/Humeurs-du-jour-f25/Vive-le-velo-p46910.htm

bien cordialement