samedi 17 août 2024

17 août 2024 : Du vélo à la fraîche (et aussi quand il fait chaud)

 

               Ni les victoires des jeux olympiques, ni celles qu’on remporte dans les batailles, ne rendent l’homme heureux. Les seules qui le rendent heureux, ce sont celles qu’il remporte sur lui-même.

             (Épictète, Entretiens)

 

                Aujourd'hui je parlerai des victoires que l'on remporte sur soi-même. C'est ainsi que dans les années 60, je me suis lancé dans de grandes randonnées cyclistes (d'une seule journée, en 1966, 1967 et 1968, puis de longue durée, 5 à 20 jours, en 1973, 1977, 1980, 1981, 1983,1993, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2014 et 2017), puis dans les courses à pied de longue distance aussi, semi-marathons, marathons, 100 km même, de 1976 à 1989. Mon but était de me battre contre moi-même, de m'étonner (comme disait Jean Cocteau) en me lançant des défis, mais pas de concourir pour une hypothétique victoire ; j'essayais simplement de finir une entreprise que j'avais commencé. Me fixer un but, aller jusqu'au bout d'un marathon ou d'une randonnée d'une à trois semaines que j'avais programmés. Claire y fut associée en 1980 et 1981, à vélo pendant trois semaines et, comme on se disait à l'époque, "faire une telle randonnée à deux et finir sans se disputer et en gardant une entente totale pendant une telle durée, ça vous soude un partenariat", de couple marié en l’occurrence.

                J'ai donc pendant mon excellent séjour de trois jours en Normandie (pour une cousinade) en fin d'après-midi et en soirée, regardé quelques épisodes des Jeux Olympiques (JO). Je n'apprécie que moyennement le sport de compétition. La cérémonie d'ouverture (dont je n'ai vu que quelques extraits sur internet) m'a paru d'un mauvais goût outrancier : faire chanter le "ça ira" par une tête guillotinée de Marie-Antoinette m'a horripilé. Dépenser des fortunes pour ce genré de mascarades, alors qu'hôpitaux et établissements scolaires manquent de tout, montre bien qu'on est tombé bien bas !

 

Mijaín Lopez

                Par ailleurs, j'ai horreur du nationalisme imbécile qui se déploie à cette occasion : il n'est que de voir qu'on a mis au pinacle les médaillés d'or de certains pays, principalement occidentaux. Mais les médias n'ont pas parlé du seul médaillé d'or cubain (Mijaín Lopez), dont c'était pourtant la cinquième fois consécutive qu'il était médaillé en or aux JO depuis 2008 ; ah ! s'il avait été dissident exilé à Miami, il aurait eu les honneurs de la presse occidentale, qui confirme ainsi le terme de "merdias" que je lui confère, et je ne suis pas le seul. Quant au comptage quotidien des médailles, il m'a rappelé le comptage tout aussi quotidien des contaminés, des hospitalisés et des morts pendant le covid. Et pendant ce temps-là, les "merdias" ne disaient plus un mot des bombardements de Gaza et ne comptaient pas les morts !            

                Mais, de temps en temps, les champions, ça peut être beau ! Par exemple le Suédois du saut à la perche, qui a battu le record du monde dans une envol esthétiquement parfait.

               Cette année, à défaut de faire une grande randonnée cycliste, depuis le 17 juillet, et l'arrivée - enfin - de la chaleur, je me lève tous les jours aux environs de 6 heures pour profiter de la fraîche et aller faire un tour à vélo d'une heure à une heure 30 aux environs de Bordeaux ou dans la ville même ! Le pied. D'abord parce qu'il n'y a presque personne, peu de voitures, voire pas quand il a fait une chaleur caniculaire. Ensuite je suis totalement déconnecté aux machins électroniques, plaisir ineffable pour moi. Pendant ces petites randos, je fais parfois des rencontres étonnantes, car il arrive de m'arrêter de temps en temps, surtout quand je vois un(e) autre cycliste en difficulté ou perdu(e). Alors que je n'avais fait que 1550 km du 1er janvier au,17 juillet, en un mois j'en ai fait 1100 de plus ! Je roule dans la sérénité absolue, je regarde les paysages, les arbres, les fleurs, le lac, la Garonne, je réfléchis sur ma vie, et il fait frais.

                Inscrivez-vous au club de ceux qui se lèvent tôt : vous apprécierez l'épaisseur des matinées, à mon avis les meilleurs moments du jour en été.

 





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