jeudi 25 février 2021

25 février 2021 : Migrants 5, droit d'asile

 


Il y a dans le mode des jardiniers invisibles, qui cultivent les rêves des autres.

(Jeanne Benameur, Les mains libres, Denoël, 2004)


Je ne sais pas si vous êtes comme moi, mais je n’ai jamais vu autant de pétitions sur internet concernant l’OQTF (Obligation de Quitter le Territoire Français) et touchant des familles avec enfant, des jeunes en situation d’apprentissage et des lycéen.ne.s en voie d’intégration, autant de refus du droit d’asile ou de titre de séjour : ah ! il est est beau, le pays des droits de l’homme, elle est belle, la république qui voit les mots de fraternité et d’égalité au fronton de ses édifices institutionnels, mais qui les galvaude.

Cela montre bien que dans la situation actuelle, l’État français fait feu de tout bois, puisqu’on n’a plus le droit de protester, de manifester, de s’assembler, de se réunir pour parer à toutes ces vilénies, et s'opposer à toutes ces expulsions orchestrées en notre nom sans qu’on n'ait jamais notre mot à dire. C’est bien beau le droit, elle est belle, la loi, mais quand le droit est inique, quand la loi est injuste, il est de notre devoir de nous y opposer, au nom de l’humanité et de notre conscience. Comme disait ma merveilleuse grand-mère maternelle à nous, ses petits-enfants : « vous n’avez qu’un droit, c’est de faire votre devoir d’homme, d’être humain, sur cette terre ; l’hospitalité est sacrée ! »

Et l’heure est grave, j’en parle en connaissance de cause, car mes amis bangladais (lui a réussi à travailler, mais sans droit, il a été payé 3,80 € de l'heure !) risquent de se retrouver à la rue ces prochains jours ou en centre de rétention administrative, sans que, pour statuer sur leur sort, on nous ait consultés sur leur manière de vivre ici, et leur désir d’intégration (apprentissage de la langue, désir de travailler, etc.).

Heureusement, des femmes et des hommes œuvrent dans ce sens : ceux de la CIMADE par exemple. Voici ci-après le mail que j’ai reçu hier de Steve Irakoze, Responsable des questions Expulsion à La Cimade. Je suis depuis des années un donateur régulier de la Cimade et je me souviens des paroles de Jésus entendues de la bouche de ma grand-mère, toujours elle, qui nous les a lues et répétées dans notre enfance : "Car j'ai eu faim, et vous m'avez donné à manger ; j'ai eu soif, et vous m'avez donné à boire ; j'étais étranger, et vous m'avez recueilli ; j'étais nu, et vous m'avez vêtu ; j'étais malade, et vous m'avez visité ; j'étais en prison, et vous êtes venus vers moi (Évangile de Mathieu, chap.25, versets 35-36)".

 


 

« Chère amie, Cher ami,


« Une Nigériane obligée de quitter le territoire français et d’abandonner époux et enfants en situation régulière… Un mineur égyptien venu rejoindre son tuteur après le décès de ses parents, menacé d’expulsion… Ces situations insensées, injustes et extrêmement violentes se multiplient en France.

« Vivant dans une zone grise, sans droits, souvent exploité·e·s, mal logé·e·s, à la merci d’un banal contrôle d’identité, des milliers de personnes étrangères ont leur vie en France mais se voient opposer des mesures de bannissement [Obligation de quitter le territoire français-OQTF ou une Interdiction de retour sur le territoire français-IRTF].

« Chaque année, la France prononce entre 80 000 et 100 000 mesures d’éloignement du territoire français, alors que le nombre d’expulsions forcées (hors espace Schengen) est évalué à environ 10 000. A quoi sert d'en prononcer autant alors que seulement 10 000 sont exécutées ? Toutes celles et ceux qui restent se retrouvent ainsi banni·e·s, « invisibilisé·e·s », plongé·e·s dans un monde où ils et elles ne peuvent se défendre, intégrer durablement la société et faire valoir leurs droits fondamentaux.

« Face à cette situation inacceptable, La Cimade, l’une des principales associations à agir aux côtés des « banni·e·s », les accueille dans ses permanences, les accompagne dans leur contentieux, et revendique haut et fort l’égalité des droits et la régularisation large et durable de toutes les personnes sans-papiers. 

« La précarisation croissante des personnes bannies qui occupent souvent des métiers dans les secteurs de la restauration, du bâtiment et de l’aide à domicile, particulièrement touchées par la crise sanitaire, nous oblige à renforcer notre mobilisation et à faire appel à votre générosité durablement par un don mensuel pour soutenir nos actions de plaidoyer dans la lutte contre ces situations absurdes de bannissement.

« Nous avons plus que jamais besoin de votre soutien dans la durée pour nous aider à protéger ces milliers de personnes étrangères extrêmement vulnérables. Chaque situation humaine est différente. Nous devons prendre le temps d’écouter et de comprendre leur parcours pour les accompagner au mieux durant de longs mois de procédures juridiques et administratives.

« En décidant de nous adresser un don mensuel par prélèvement automatique, vous nous donnez les moyens d’agir en urgence quand la situation l’exige mais aussi dans la durée, pour offrir un maximum d’humanité aux personnes migrantes.

« Merci d’avance pour votre soutien régulier »

 

                                                                     documents de la CIMADE

 

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