j’étais le fleuve qui emportait sa barque à mon courant, j’étais le soleil d’où lui venait la lumière...
(Alexandre Dumas, Pauline, Gallimard, 2012)
Anniversaire de la mort de Louis XVI et d’un mien neveu : heureusement la guillotine a disparu, bien que beaucoup de gens en soient nostalgiques... Disons que ça incite à lire de la poésie. Cette fois-ci une poétesse (c’est assez curieux de voir que les écrivaines récusent cette féminisation du mot, alors qu’elles se pâment devant auteure ou pire, autrice, bougrement plus vilains que poétesse) de Poitiers, Véronique Joyaux, dont j’ai préfacé naguère Les âmes petites (chez le bel éditeur belge Les carnets du dessert de lune). Celui-ci, extrait de Sillages improbables (même éd.) parle d'amour, de mots, de nature, d’attente nocturne, dans une douce mélancolie. Voici deux de ces sillages...
Mes anges sont des pages qui montent vers le ciel
avec des mots légers comme des plumes
Ils froissent contre les arbres
leurs ailes de papier
et laissent entre les feuilles
des perles d’encre violette.
* * *
Il y aura sûrement demain matin
un facteur aux yeux bleus qui m’apportera
une lettre d’amour
un envol de colombes sur les toits
une jeune fille sur son vélo pédalant en hirondelle
un éclat de lumière dans la rue comme un cri de joie
il y aura sûrement demain matin
une raison de vivre
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