jeudi 21 janvier 2021

21 janvier 2021 : poème du mois, Véronique Joyaux

 

j’étais le fleuve qui emportait sa barque à mon courant, j’étais le soleil d’où lui venait la lumière...

(Alexandre Dumas, Pauline, Gallimard, 2012)



Anniversaire de la mort de Louis XVI et d’un mien neveu : heureusement la guillotine a disparu, bien que beaucoup de gens en soient nostalgiques... Disons que ça incite à lire de la poésie. Cette fois-ci une poétesse (c’est assez curieux de voir que les écrivaines récusent cette féminisation du mot, alors qu’elles se pâment devant auteure ou pire, autrice, bougrement plus vilains que poétesse) de Poitiers, Véronique Joyaux, dont j’ai préfacé naguère Les âmes petites (chez le bel éditeur belge Les carnets du dessert de lune). Celui-ci, extrait de Sillages improbables (même éd.) parle d'amour, de mots, de nature, d’attente nocturne, dans une douce mélancolie. Voici deux de ces sillages...



Mes anges sont des pages qui montent vers le ciel

avec des mots légers comme des plumes

Ils froissent contre les arbres

leurs ailes de papier

et laissent entre les feuilles

des perles d’encre violette.


* * *


Il y aura sûrement demain matin

un facteur aux yeux bleus qui m’apportera

une lettre d’amour

un envol de colombes sur les toits

une jeune fille sur son vélo pédalant en hirondelle

un éclat de lumière dans la rue comme un cri de joie

il y aura sûrement demain matin

une raison de vivre

 

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