jeudi 25 juin 2020

25 juin 2020 : un revenant...


Luis Buñuel : Je crois qu’un homme qui est capable de s’indigner profondément devant l’injustice ne peut plus l’accepter.
(Tomas Pérez Torrent, José de la Colina, Conversations avec Buñuel : Il est dangereux de se pencher au-dedans, Cahiers du cinéma, 2006)


Eh bien, me revoilà ! Mais avec probablement des pages de blog courtes et un manque d’entrain certain. Serait-ce la clôture de ce blog qui s’annonce ? Après plus de 1000 "posts" (je me mets à utiliser le franglais, signe de dégénérescence ???) mis sur internet, et plus de 153000 visionnements, une trentaine de lecteurs assidus, et sans doute 2 ou 300 qui y jettent un œil de temps à autre, je suis un peu fatigué… Surtout avec l’AVC qui m’est tombé dessus.
Hier, je n’ai fait que recopier un poème, pour l’anniversaire du décès de Claire – onze ans déjà. Aujourd’hui, je vais tenter de donner de mes nouvelles.
*
Inutile de dire que je n’avais apprécié que modérément le confinement et les contraintes qui y ont été liées. J’ai horreur du masque avec lequel je respire mal, j’avais constamment envie de serrer des mains ou de faire la bise, et il me tarde encore que ça finisse.
Ça va bientôt faire un mois que je me suis retrouvé, au saut du lit, incapable de marcher et m’expliquant d’une voix pâteuse. Heureusement, j’étais chez ma sœur des Landes ; ils ont pu m’habiller et m’emmener chez leur médecin traitant qui leur a conseillé d’aller aux urgences de l’hôpital de Mont de Marsan, là même où on m’a sauvé la vie fin 1968 lors de l'hémorragie interne qui a suivi ma perforation d’estomac (ulcère). C’est un petit hôpital, mais on y est très bien soigné, et cette fois encore je n’ai eu qu’à me louer du personnel soignant. J’ai passé trois jours en soins intensifs puis trois autres en soins normaux. Les kinés et le toubib ont estimé que je n’avais pas besoin de centre de rééducation, à « réserver aux cas graves », selon leurs dires. Et mon beau-frère m’a ramené à Bordeaux.
La première semaine a été difficile, une fatigue extrême. Mais curieusement, pas de douleurs. Depuis, j’ai un très bon kiné (34 ans), humain autant que technicien, que je vois deux fois par semaine, au début il venait chez moi, maintenant je vais chez lui, et à pied (800 m environ) : c’est un cabinet de kiné-ostéopathes, ils ont beaucoup d’appareils, je m’y sens bien.

Ecartez le soleil, d'un romancier prolétarien suédois 
trad. Philippe Bouquet
 
Je recommence à aller en ville, je prends le bus et/ou le tram, je prends ou non la canne, car il faut bien que je réapprenne à me déplacer naturellement. Mon ami G. est venu me voir ; j’ai pu prendre un repas et faire une balade à pied autour des Bassins à flot avec les Amis de l’Utopia, l’association des spectateurs de notre cinéma fétiche (5 salles) qui ne ré-ouvrira que le 8 juillet, et proposera parmi les rétrospectives un festival Bo Widerberg (6 films, dont 3 que je n'ai pas vus), le cinéaste préféré de mon ami Philippe Bouquet, l’excellent traducteur du suédois (il a notamment introduit en France leurs excellents écrivains prolétariens ainsi que le duo de polars Maj Sjöwall et Per Wahlöö, ancêtres du polar nordique), maintenant à la retraite et que je compte revoir à Montpelller en octobre si tout va bien !

une aventure de Martin Beck traduite par Philippe Bouquet

Car j’espère bien être suffisamment remis sur pied pour faire ma tournée en Occitanie et le long du Rhône à ce moment-là ! Il convient de faire des projets, ça fait vivre… Je vais voter dimanche prochain et en profiter pour attraper la covid 19 (non, je déconne, là), pour une fois qu’il y a un candidat de mon choix au deuxième tour : il n’a aucune chance, mais y en a marre de voter utile, votons pour nos candidat(e)s ou ne votons pas ! 

PS : j'ai décidé de ne plus me raser jusqu'à ce que je sois redevenu normal. Ma barbe blanche commence à prendre de l'ampleur.
 
 

Aucun commentaire: