Jusque
dans notre mort nous épousons la terre
Amants
indéfectibles
(Chloé
Landriot, Un récit,
Polder, 2017)
Voici
qu’une fois de plus, après Isabelle Jan en 2012 (blog du 14 août 2012) et Patrice Caillot
en 2013 (blog du 7 septembre 2014), j’ai appris avec beaucoup de retard, ne lisant plus la
presse professionnelle, le décès d’Annie Béthery. J’ai bien
connu cette dernière dans les stages de littérature jeunesse de La
Joie par les livres dans les
années 70 (elle travaillait alors, je crois, à la Bibliothèque de
Massy-Palaiseau, bibliothèque modèle), puis dans les jurys du CAFB
(Certificat d’Aptitude aux Fonctions de Bibliothécaire) de 1979 à
1981, puis dans la formation à ce même diplôme qu’elle a dirigé
dans les années 80, enfin au début des années 90, quand je suis
devenu directeur du centre régional de formation aux carrières des
bibliothèques de Poitiers-Limoges, lors de nos réunions de travail parisiennes, car
elle dirigeait le centre Médiadix, pour l’Île-de-France.
Elle
était fort connue pour son petit libre, la "Bible"
du bibliothécaire de lecture publique : Abrégé de
la classification décimale de Dewey,
1ère éd. en 1975, et
plusieurs fois réédité et mis à jour. Elle avait été la
cheville ouvrière de la traduction de l’intégrale de la
Classification décimale de Dewey,
parue en 1976 en deux énormes volumes au Cercle de la librairie.
Tous les bibliothécaires connaissent la classification décimale (il
existe aussi la classification décimale universelle, CDU, utilisée
plutôt en bibliothèques universitaire et de recherche) qui permet
de classer de manière raisonnée les livres documentaires en dix classes principales, elles-mêmes se divisant en dix, et ainsi de suite : 0
généralités, 1 philosophie, 2 religions, 3 sciences économiques,
juridiques et sociales, 4 langues, 5 sciences pures, 6 sciences
appliquées, 7 arts et spectacles, 8 littératures, 9 géographie et
histoire...
Elle
avait aussi participé à partir de 1978 à la 1ère éd. de Ouvrages
de référence pour les bibliothèques publiques,
autre "Bible" du
bibliothécaire, qui les
aidait à trouver dans la foultitude des livres de référence,
encyclopédies et dictionnaires, les plus adaptés à leur genre et
taille de bibliothèque. J’ai
moi-même participé à la 4ème éd. de cet ouvrage, en 1995 :
elle m’avait confié les littératures parallèles (bande dessinée,
science-fiction, roman policier) et la littérature enfantine. Ce qui
me permit de percevoir mes premiers droits d’auteur : 500 F à
l’époque !
avec une loupe, on aperçoit mon nom à la fin de la première ligne des collaborateurs
Je
garde le souvenir d’une grande dame, toujours joviale, qui me
paraissait très "parisienne", et toujours prête à
soutenir le petit provincial que j’étais. On ne s’ennuyait
jamais à l’écouter. Elle fut une des personnes-ressources de ma
carrière professionnelle. Et toujours d’une extrême simplicité,
car me disait-elle dans sa
grande modestie, « Quand on sait des choses, on se doit de les
partager, et pour cela, pas besoin de les sonner à coups de trompe à
tous les carrefours. C’est dans la pratique que ça se passe. »
Sans
doute une des dix personnes qui ont le plus compté pour me faire
progresser dans ma vie !
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