Ariel : M'ennuyer ! Je crains que les journées
ne me paraissent courtes !
(Aimé Césaire, Une Tempête)
ne me paraissent courtes !
(Aimé Césaire, Une Tempête)
Partir.
Consumer la famine de mon cœur. Reconnaître ce pays, car toute terre est mienne et "je commanderai aux îles d'exister", comme chante Césaire. Aborder cette mer qui m'appartient aussi, et le vent qui commande à ma chevelure.
Partir.
Crier ma joie sauvage. Ecouter le rire fêlé du destin, fixé sur l'horizon solaire, et le "la" du silence entre deux coups de vent.
Partir.
Voir mon âme demander grâce à la végétation. Entrelacer les lianes de sang. Ensemencer les fleurs de mon regard furieux.
Partir.
Goûter les coquillages vertigineux. Arpenter les vergers édeniques des pentes effrayantes. Se griser aux effluves du volcan en travail.
Partir.
Ressemeler son pied sur le sable insolent de sel. Poser les mains sur un sol ténébreux. Mouiller le corps de la voile marine. Et qu'il devienne vraiment cru.
Partir.
Caresser ce monde qui nous lie. Pêcher les fruits de l'insomnie. Laisser les cuillères de nuit remplir la bouche. Explorer le tronc lisse de Dieu, et l'embrasser obstinément.
Revenir.
Les mains piquées de fumerolles, le nez chargé de cendres et d'écume, la barbe fleurie d'épices sonores, l'œil débroussaillé par les étoiles, l'oreille attentive au chant des marigots. Faire le tour du monde, avec le soleil noyé sous l'horizon.
Et puis...
Attendre le Jour juché sur les hauts mornes, boire le lait de la pluie des Douleurs, dérober la clé et ouvrir les verrous du Temps, croire la nuit de l'Innocence, délacer les nœuds de l'Âge, grimper, docile, vers la plénitude de la Mort qui viendra.
Consumer la famine de mon cœur. Reconnaître ce pays, car toute terre est mienne et "je commanderai aux îles d'exister", comme chante Césaire. Aborder cette mer qui m'appartient aussi, et le vent qui commande à ma chevelure.
Partir.
Crier ma joie sauvage. Ecouter le rire fêlé du destin, fixé sur l'horizon solaire, et le "la" du silence entre deux coups de vent.
Partir.
Voir mon âme demander grâce à la végétation. Entrelacer les lianes de sang. Ensemencer les fleurs de mon regard furieux.
Partir.
Goûter les coquillages vertigineux. Arpenter les vergers édeniques des pentes effrayantes. Se griser aux effluves du volcan en travail.
Partir.
Ressemeler son pied sur le sable insolent de sel. Poser les mains sur un sol ténébreux. Mouiller le corps de la voile marine. Et qu'il devienne vraiment cru.
Partir.
Caresser ce monde qui nous lie. Pêcher les fruits de l'insomnie. Laisser les cuillères de nuit remplir la bouche. Explorer le tronc lisse de Dieu, et l'embrasser obstinément.
Revenir.
Les mains piquées de fumerolles, le nez chargé de cendres et d'écume, la barbe fleurie d'épices sonores, l'œil débroussaillé par les étoiles, l'oreille attentive au chant des marigots. Faire le tour du monde, avec le soleil noyé sous l'horizon.
Et puis...
Attendre le Jour juché sur les hauts mornes, boire le lait de la pluie des Douleurs, dérober la clé et ouvrir les verrous du Temps, croire la nuit de l'Innocence, délacer les nœuds de l'Âge, grimper, docile, vers la plénitude de la Mort qui viendra.
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