vendredi 23 octobre 2009

23 octobre 2009 : Un malaise


 
Léchez vos plaies, paroles de longue détresse !
(Josette Barny, Dans le blé millénaire)

Je suis confus demain samedi de devoir faire mes lectures à 14 h, au moment même où une nouvelle manifestation de soutien aux jeunes gens emprisonnés, à la suite des émeutes de Poitiers, aura lieu. J'ai tout de même signé la pétition (http://lapetition.be/), et peut-être, si j'ai le courage, je dirai quand même un mot, ou lirai un texte qui évoquera une situation similaire.
Voilà où on en est aujourd'hui. L'ordre social, dont l'injustice est plus criante que jamais, aussi bien à l'échelon de la France que du monde entier, a de bons chiens de garde. Et, comme aux beaux jours des nazis (tant pis si ma comparaison choque), on prend en otage des présumés innocents en espérant que les coupables réels voudront bien se désigner. Remarquez qu'on a tout de même progressé : on ne fusille plus aujourd'hui ! Et les tortures (appelons les choses par leur nom : quand on interroge quelqu'un pendant des heures, sans qu'il puisse manger, boire, dormir, se reposer, et qu'on est tout fier d'avoir fait signer des aveux, ça s'appelle la question) pour l'extorsion des aveux sont plus douces : la guerre d'Algérie est passée par là (ainsi que le Guantanamo américain), et nos modernes tortionnaires n'ont plus autant la conscience tranquille. Donc plus d'ongles arrachés, de brûlures, de gégène... Non, c'est plus soft. Mais, n'en déplaise aux juges, des aveux arrachés n'ont aucune valeur à mes yeux !
Certes, des vitrines de banques ont explosé. La belle affaire. Ces mêmes banques ne nous amènent-elles pas à la banqueroute ? Ne nous ont-elles pas volé – je peux en témoigner, le placement fait par moi en 2000 est toujours inférieur, et de loin, à sa valeur d'origine – nous, les petits épargnants ? Et voilà qui donnera du travail aux vitriers ! Rappelez-vous The Kid de Chaplin.
Chacun sait que le capitalisme ne gère ses crises que par la guerre : la reconstruction permet en effet de relancer la belle machine économique. Dans notre beau pays aujourd'hui, les jeunes ne trouveront bientôt plus d'emplois que ceux de chiens de garde : police, armée, prisons, ou milices privées. C'est bien triste. On comprend que parfois je n'ai plus envie de vivre, et que j'apprécie d'être presque au bout de ma course.
Oui, il reste de nouveau des Bastilles à prendre !


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