lundi 29 septembre 2025

29 septembre 2025 : le poème du mois : Han Kang

Moi aussi j’ai aimé ceux qui aimant les crépuscules

les pêcheurs d’ombre…

(Maria Luisa Spaziani, Jardins d’été, palais d’hiver, trad. Patrice Dierval Angelini, 1994)

 

 

                     Je viens de découvrir l'écrivaine coréenne Han Kang, qui a obtenu le prix Nobel de littérature 2024. Je me suis régalé de son recueil Ces soirs rangés dans mon tiroir (Grasset, 2025). Au moment où les jours recommencent à raccourcir, j'ai relevé le poème suivant :

 

Avant que l'obscurité ne gagne

 

Avant que l'obscurité ne gagne tout à fait

J'ai compris


Qu'il allait faire sombre

Plus sombre


Loin de cacher sous un voile d'ombre

Tes yeux aussi secs que l'enfer,

Tu me regardais comme si tu voyais aussi

Dans les miens l'enfer asséché


Il allait faire sombre


Encore plus sombre


(Avais-je peur ?)

Je n'avais pas peur


 

 

lundi 22 septembre 2025

22 septembre 2025 : de la librairie, du vélo et de la peur

 

La plupart des peurs sont artificielles, une création de l’esprit, mais elles peuvent être handicapantes. Et il faut bien se connaître pour garder la conviction qu’elles ne sont que passagères et inconsistantes.

(Florian Gomet, La marche sans faim : 360 km de randonnée sans manger au Canada, Mondial livre, 2019)

 

                    Me voici de retour de Poitiers où, avec l'ami Frédéric, j'ai participé samedi 20 à la chaîne de livres organisée par les coopérateurs de la Librairie La Belle aventure, à l'occasion de son déménagement avec ouverture le 1er octobre prochain dans ses nouveaux locaux. Libraire jeunesse et librairie adulte y seront enfin réunies. Le déménagement réel a eu lieu aujourd'hui avec des professionnels. Nous nous sommes contentés de faire une chaîne en se donnant de l'un(e) à l'autre (une centaine de participant.e.s) des lots de 2 à 3 bouquins sortis de la réserve. La chaîne a duré 45 minutes et on a pu de justesse éviter la pluie qui menaçait.

                C'était pour moi un retour aux sources, puisqu j'avais contribué en 1995 à la mise en place de cette librairie, créée par Christine Drugmant (une de mes anciennes et brillantes élèves du certificat d'aptitude aux fonctions de bibliothécaire, CAFB, au début des années 90) qui en fut la directrice pendant plus de deux décennies. J'en avais suivi les développements avec plaisir, me disant qu mon action sur terre n'aura pas été totalement inutile.

                    Le lendemain dimanche je devais rentrer par le train de 18 h 43. Un avis de la SNCF nous a annoncé que le train aurait 2 h de retard, puis 3 h. Finalement, il est arrivé à minuit passé. 3 h 30 de retard nous a dit le haut-parleur. Et nous sommes arrivés à Bordeaux vers 1 h 30. J'avais discuté dans le carré où l'on me loua fort de voyager seul encore à mon âge ! "Mais je ne suis pas seul, vous êtes là, avec moi, je vous parle. Par contre, je vais rentrer seul chez moi, où ma sœur m'attend". Et j'ajoutai : "J'espère seulement qu'il ne pleuvra pas trop, car je vais rentrer chez moi à vélo".

                    Effectivement, j'étais parti de chez moi vers 7 heures le samedi matin, avec mon sac à dos, et j'avais pris mon vélo, profitant du très beau temps, et du parcours par les quais sur la Garonne, que je connais par cœur et que j'apprécie, surtout tôt le matin, où la piste cyclable est peu empruntée, et où je peux échapper aux trottinettes électriques. Et donc, vers 1 h 45, je reprends mon vélo et j'enfile ma cape de pluie, pour me protéger à la fois des gouttes qui tombent et du froid qui m'a saisi en sortant de la gare.

                    Et voilà, ce fut une de mes plus belles balades de ma vie de cycliste. J'ai toujours apprécié de rouler la nuit, je suis bien équipé en éclairage, il n'y a pratiquement pas de voitures, là le seul écueil était la route mouillée. J'ai donc roulé tout doucement. Au point que, dans le léger faux plat qui monte du croisement des Capucins jusqu'à la Place de Victoire, j'entends soudain quelqu'un qui me lance derrière moi : "Appuie un peu sur les pédales, t'es presque arrivé", avant de me dépasser à vélo lui aussi, et, en me regardant : "Oh, excusez-moi, Monsieur, je croyais que vous étiez un livreur !"

                    Mais, dans l'ensemble, j'ai trouvé le parcours magnifique sur la chaussée luisante de l'éclairage urbain. Je me croyais presque seul au monde, très peu de voitures, pas de bus ni de trams, et de temps en temps, un vélo qui me dépassait. Je n'en avais cure, je n'étais pas pressé, et dans cette course de nuit, le principal était d'arriver sain et sauf. Je me suis rappelé les grandes nuits de ma vie : ma nuit solitaire passée sur la plage de Sète en 1970, la nuit étincelante de la fin de course des 100 km de Millau en 1978, quand je descendais le Causse sous la clarté des étoiles, les quelques nuits où je suis allé faire du vélo pendant la maladie de Claire, ce qui m'a aidé à éloigner l'angoisse. On ne dira jamais assez les mérites de la course à pied et du vélo. Et de la solitude et de l'absence de peur qu'elle génère. Et des bienfaits de la nuit aussi.



 

 

 

dimanche 14 septembre 2025

14 septembre 2025 : Ma barbe à la Fête de l'Huma

 

les gens sont d’ordinaire très bavards. Ils ne supportent pas le silence. Ils ont horreur du silence. Le silence, ça les terrifie.

(Philippe Claudel, La petite fille qui ne parlait jamais, in Le monde sans les enfants, Stock, 2006)


                    Comme mon ami écrivain José Luis Toribio venait à la Fête de l'Humanité proposer son dernier livre L'Usine, qui venait de paraître à la Manufacture des livres, je lui avais promis d'y venir, moi qui n'y étais plus allé depuis 1971, année où j'avais écouté Claude Nougaro en concert. Depuis le massacre des Palestiniens en septembre 1971 (Septembre noir), je m'étais laissé pousser la barbe, un peu maigrelette, je l'avoue. C'était en l'honneur des Palestiniens, bien entendu, et aussi pour paraître plus vieux au travail où, à 24 ans, j'avais l'air d'un jouvenceau.

                    Depuis, la barbe ne m'a plus quitté, plus ou moins longue, plus ou moins étoffée, couvrant ou pas le cou et les joues. Depuis le mois de novembre dernier et mon voyage d'automne à Londres, je ne me rase plus du tout. J'avais en effet observé de nombreux vieillards de mon genre, dans les bus, le métro ou en ville, portant une barbe fournie, plus ou moins fleurie, et avaient l'air de s'en bien porter. Pourquoi ne ferai-je pas pareil ? En plus, quand je fais du vélo, le vent s'engouffre dedans faisant frémir les poils de contentement, comme une caresse légère et douce, une petite chatterie qui me remue la barde désormais longue et blanche, une tendresse que je me garde de dédaigner.

                    Bref, j'ai fait un aller-retour samedi 13 pour joindre  l'ami José. J'ai découvert que la fête avait changé de place, passant du nord au sud de Paris, dans un coin où je n'étais jamais allé. Une fois à Paris, j'ai pris le RER C à Saint-Michel jusqu'à la station de Brétigny-sur-Orge, où nous attendaient les navettes prévues qui nous conduisaient à environ 2 km de l'emplacement de la Fête, distance qu'il fallait ensuite terminer à pied. Je ne marche plus très vite, à bientôt 80 ans. Un jeune homme de 29 ans, Gautier, a bien voulu ralentir son pas pour m'accompagner en papotant. Cet ingénieur informaticien venait de Metz. 

                    Je me suis précipité vers le village du Livre. J'en ai fait le tour complet, trouvant plein de livres intéressants : littérature, sociologie, politique, histoire, sciences, etc. et des bouquins pour la jeunesse à foison. J'ai découvert des éditeurs inconnus, et j'ai pu mesurer l'ignorance dans laquelle je suis depuis que j'ai quitté mon métier. Comme j'étais arrivé tôt, à 9 h et demi, il y avait encore peu de monde et j'ai pu déambuler sans problème. J'ai trouvé José Luis à son stand, ai acheté et lui ai fait dédicacer son livre, j'ai visité une partie des autres stands (il y en avait 500, j'ai pas tout vu !), puis nous sommes allés manger dans un des restaurants installés sous chapiteau, nous contentant d'une soupe à l'oignon et d'une crêpe œuf jambon tout à fait correctes. 

                    Il y avait d'ailleurs de la nourriture et des boissons à la majorité des stands, même les plus politisés, ce qui me faisait penser que, décidément, les gens ne pensent plus qu'à bouffer, et qu'on crèvera de cette surbouffe. Des ateliers-débats, des conférences, des concerts, complétaient les activités. Dès le début de l'après-midi, les gens sont arrivés en grand nombre : tous les stands à débat ou conférence affichaient complet. Et je me suis dit que, maintenant, je n'arrive plus à supporter la foule, le bruit, le surplace debout. Dès que j'ai pu, j'ai essayé de retrouver la sortie et j'ai déguerpi, un peu honteux. Je n'en pouvais plus.

                    Si la barbe sied bien à mon âge (encore un verbe bizarre, seoir, comme pleuvoir, ne se conjugue qu'à la 3ème personne du singulier), franchement, ce genre de manifestation pleine de gens, souvent très jeunes et bruyants, n'est plus de mon âge. Heureusement que j'étais arrivé tôt le matin ! À 17 h, de retour à Paris, j'étais éreinté, et le soir à Bordeaux, je n'ai pas demandé mon reste et, une fois au lit, j'ai dormi 7 heures d'affilée, ce qui ne m'arrive que rarement. 

                  Ma barbe, elle, a bien tenu le coup, mieux que mes jambes, je devrais peut-être la faire descendre jusqu'à mes pieds pour donner du tonus à la partie basse de mon corps. Why not ! Mon Dieu, voilà que je me mets à écrire en anglais, my God !




vendredi 12 septembre 2025

12 septembre 2025 : j'ai reçu une lettre de Virginia Woolf

 

Nos pensées ne sont que trop promptes à s’emparer d’un nouvel objet, à le soulever pour le déplacer un peu à la manière de fourmis qui transportent fiévreusement un fétu de pailles, et puis l’abandonnent…

(Virginia Woolf, La marque sur le mur, in Le quatuor à cordes et autres nouvelles, trad. Michèle Rivoire, Gallimard, 2024)

 

                Virginia Woolf reste mon écrivaine favorite. Chacune de ses phrases me parle, en particulier dans son Journal, sa Correspondance et autres écrits intimes. Elle est pour moi une amie incomparable, comme seuls peuvent l'être des écrivains(e)s ou des artistes. Voici, dans le recueil de Lettres choisies intitulé Tout ce que je vous dois (trad. Delphine Ménager, L'orma, 2020) une lettre adressée à Ethel Smyth, plus âgée qu'elle d'une vingtaine d'années. Comme quoi l'amitié n'a pas d'âge, ce que j'ai pu constater maintes fois dans ma si longue vie.



À Ethel Smith

19 août 1930

"Je ne crois pas aimer vraiment qui que ce soit". Je me suis réveillée cette nuit en me disant : "Je suis pourtant la plus passionnée des femmes. Ôtez-moi mes affections, et je serai pareille à une algue hors de l'eau, à la carcasse d'un crabe, à une coquille vide. De mes entrailles, ma moelle, mon suc, ma pulpe, de toute ma lumière, il ne resterait rien. Je serais souffle dans la première flaque et je m'y noierais. Ôtez-moi l'amour pour les amis, l'urgence brûlante de l'importance de l'existence humaine, de ce qu'elle a d'attirant et de mystérieux, et je ne serais plus qu'une membrane, une fibre incolore et sans vie que l'on pourrait jeter comme n'importe quelle autre déjection. Alors, qu'ai-je voulu dire quand j'ai écrit à Ethel :"Je ne crois pas aimer vraiment qui que ce soit" ? C'est vrai : je ne cherche à me faire remarquer qu'auprès des femmes. Seules les femmes stimulent mon imagination - sur ce point je suis d'accord avec vous. [...] Et souvenez-vous - non pas que vous risquiez d'oublier ce fait essentiel - quelle étrange chose je suis, pareille à un miroir fêlé dans une foire. Seulement, pendant que j'écris ces lignes, me frappe le fait que je romance, comme d'habitude, irrésistiblement aiguillée par l'attrait d'une phrase ; alors qu'en réalité Virginia est simple, si simple, tellement simple : il suffit de lui donner de quoi jouer, comme à une gamine. [...]

Votre Virginia

 

                    Soutenez-moi pour que j'arrive à écrire mon chapitre sur Virginia (la seule écrivaine, avec Annie Ernaux, que j'appelle par son prénom) dans mon futur recueil sur mes femmes écrivains !





jeudi 4 septembre 2025

4 septembre 2025 : soutien à la Flottille de la liberté

Maintenant, Israël organise sur les territoires qu’il a pris l’occupation qui ne peut pas aller sans oppression, répression, expulsion, et il s’y manifeste contre lui une résistance qu’il qualifie de terrorisme.

(Charles de Gaulle, conférence de presse, 27 novembre 1967)

 

                    Depuis 1967, rien n'a changé et les paroles du président français sont restées prémonitoires. Bien entendu, cela ne servira pas à grand chose de les rappeler ici, et Israêl continuera à détruire, massacrer, piller le patrimoine palestinien, spolier... Et probablement arraisonner tous les bateaux de la Flottille.  Mais Thomas Guénolé, Professeur de relations internationales,  et volontaire français à bord de la Global Sumud Flotilla, nouveau nom de la Flottille de la liberté, vient de publier la lettre ouverte d’avertissement à l’attention d’Itamar Ben-Gvir, Ministre de la sécurité nationale d'Israël ; je me permets de vous la soumettre:

 

Monsieur le Ministre,

Professeur de relations internationales et intellectuel de gauche, je fais partie des volontaires qui embarquent à bord de la globalsumudflottilla, dont le but est d’apporter de la nourriture et des médicaments aux Palestiniens de #Gaza, dans le contexte du génocide perpétré par votre gouvernement selon la Cour internationale de Justice (décision 26/01/2024).

Le 30 août 2025, vous avez proposé que l’État d’Israël nous capture et commette contre nous des crimes graves en droit international.

Vous avez proposé de nous emprisonner dans les prisons de Ketziot et Damon « sans alimentation décente ».** C’est un crime de guerre selon l’Article 8(2)(a)(ii) du Statut de Rome de la Cour Pénale Internationale relatif aux « traitements inhumains » contre des personnes protégées. Si vous en donnez l’ordre, vous encourez jusqu’à 30 ans de réclusion criminelle.

Vous avez proposé de nous « traiter avec fermeté » pour nous « enlever l’envie » de porter assistance aux civils palestiniens. C’est un crime de guerre de famine selon l’Article 8(2)(b)(xxv) du Statut de Rome, qui criminalise le fait « d’empêcher intentionnellement l’envoi des secours » humanitaires. Si vous en donnez l’ordre, vous encourez la réclusion criminelle à perpétuité.

Vous avez proposé de nous « désigner comme terroristes » en raison de notre mission humanitaire. C’est un crime contre l’humanité selon l’Article 7(1)(h) du Statut de Rome relatif à la « persécution de tout groupe identifiable pour des motifs d’ordre politique ». Si vous en donnez l’ordre, vous encourez la réclusion criminelle à perpétuité.

Vous avez proposé de confisquer définitivement nos navires civils transportant de l’aide humanitaire. C’est un crime de guerre selon l’Article 8(2)(a)(iv) du Statut de Rome, qui interdit « l’appropriation de biens, non justifiée par des nécessités militaires ». Si vous en donnez l’ordre, vous encourez jusqu’à 15 ans de réclusion criminelle.

Vous avez proposé de nous intercepter violemment alors que nous transportons de l’aide humanitaire vers des civils. C’est un crime de guerre selon l’Article 8(2)(b)(iii) du Statut de Rome qui interdit les « attaques dirigées contre le personnel employé dans le cadre d’une mission d’aide humanitaire ». Si vous en donnez l’ordre, vous encourez jusqu’à 30 ans de réclusion criminelle, ou la réclusion criminelle à perpétuité en cas de décès.

En tant que ministre donneur d’ordres, vous portez la responsabilité de supérieur hiérarchique selon l’Article 28 du Statut de Rome pour tous les crimes commis par les forces de sécurité israéliennes en application de vos directives. Vos déclarations publiques constituent une incitation directe aux crimes de guerre contre le personnel humanitaire international selon l’Article 25(3) du Statut de Rome.

L’ensemble de vos propositions viole également l’Article 71§2 du Protocole I additionnel aux Conventions de Genève, qui impose le « respect et protection » du personnel de secours humanitaire, constituant des « infractions graves au droit international humanitaire » selon l’Article 85 de ce même Protocole.

Je vous invite donc, Monsieur le Ministre, à revenir à la raison. 

Thomas Guénolé, Professeur de relations internationales, Volontaire français à bord de la Global Sumud Flotilla.


 

 

mardi 2 septembre 2025

2 septembre 2025 : deux chansons du mois, Gaza

 

Le mal est plus aisé à faire que le bien. Le mal est rapide, sans effort, mais c’est une glu dont on ne se dégage pas si vite.

(Éric-Emmanuel Schmitt, Milarepa, Albin Michel, 1997)

 

                    Voilà où en sont réduits les Israéliens dans leur désolante escalade ethnocidaire à Gaza et en Cisjordanie (sans compter le Liban, la Syrie, l'Ira, et le Yemen, qu'ils bombardent à tour de bras) : voilà qu'ils s'attaquent aussi à ceux qui soignent. Voici donc aujourd'hui, en plus de deux chansons pour la Palestine que je vous laisse écouter, le récit livré par Europalestine du calvaire d'un docteur de l'un des hôpitaux de Gaza. Heureusement qu'il y a encore des associations libres et indépendants qui nous délivrent de l'information faussée de nos médias.

On ne peut pas briser le peuple palestinien

 

                    Gheed Kassem, avocat du Dr Hussam Abu Safiya, directeur de l’hôpital Kamal Adwan à Gaza, enlevé par l’armée israélienne il y a quelques mois, vient de le voir, très abîmé par la prison et ses geôliers, mais pas brisé.

 

                    Il lui a confié ce message qu’il a partagé sur Facebook : « Je suis entré au nom de l’humanité et je partirai au nom de l’humanité. Je suis celui qui a été enlevé à l’intérieur de l’hôpital. Nous resterons sur nos terres et continuerons à fournir des soins de santé à la population, si Dieu le veut, même sous une tente. »

                    Pourtant, le Dr Abu Safiya et son neveu ne sont exposés au soleil que 30 minutes par mois. Tous deux souffrent de gale, de furoncles et de graves infections cutanées. Ils sont contraints de porter les mêmes vêtements et n’ont droit qu’à des douches de deux minutes, en de rares occasions. Chacun a perdu environ un tiers de son poids.

                    Le 24 juin, des gardes israéliens ont pris d’assaut la cellule du Dr Abu Safiya avec des armes et des matraques. Ils l’ont frappé sans interruption pendant 30 minutes, visant principalement la tête. Sa santé s’est fortement dégradée depuis. Depuis son arrestation, il a perdu près de 40 kilos.

                    Pour rappel, les escadrons de la mort israéliens ont enlevé la Dr Abu Safiya lors de leur raid contre l’hôpital Kamal Adwan en décembre 2023. Sans le moindre jugement, Israël l’a qualifié de « combattant illégal  » pour n’avoir aucun compte à rendre sur son sort.

*            *            *

                     Et voici deux chansons récentes, à écouter et à faire écouter autour de vous : je n'ai pas pu transcrire les paroles.

https://europalestine.com/2025/08/25/non-personne-noublie-les-journalistes-assassines-par-israel/

https://www.youtube.com/watch?v=w6vdQJNwcxY

                    J'aimerais bien parler d'autres sujets, mais tout me semble tellement léger ou insignifiant en regard de ces massacres !  Je ne pensais pas voir des horreurs pareilles avant de mourir. Il me tarde d'aller au Paradis retrouver les ânes chers à Francis Jammes, et d'y être débarrassé de tels humains !