L'insupportable,
c'est le vieux qui se croit jeune.
(Per
Olov Enquist, Hamsun,
trad. Marc de Gouvenain et Lena Grumbach, Actes sud, 1996)
les anciens bains-douches de Brocas-les-Forges (Landes) reconvertis en logements
Ah!
les vacances ! C’est le moment de se mettre en vacance,
c’est-à-dire d’oublier les connexions diverses qui sont devenues
la servitude volontaire de notre siècle : ordinateur en premier
lieu (j’essaie de n’y aller qu’une fois par jour, et de ne pas
dépasser une demi-heure – excepté les jours où j’écris des
pages dans mon blog, qui me prennent une ou deux heures), radio
(juste un peu le matin au petit déjeuner), télévision (en fait, je
ne la regarde pas chez moi, mais il y eut le Tour de France, puis les
Mondiaux d’athlétisme, que j’ai vus les jours que j’allais
passer chez mon frère, plus quelques films lors de la semaine passée
dans les Landes – j’ai fait une intoxication de publicité !),
bref tous ces objets techniques qui sont censés nous relier au monde
réel et qui, en fait, ne font que nous tendre vers un monde
virtuel... Je me suis donc largement mis
hors de cette "emprise numérique", qui a "colonisé
nos vies", comme l’affirme Cédric Biagini dans son livre
formidable, livre assez ardu mais très documenté, et qui m’a convaincu de ne jamais acheter un smartphone,
exemple type du faux besoin, dont on nous a persuadés qu’il était
indispensable... Passons...
formidable (mais faut aimer l'opéra, ce qui est mon cas)
Comme
toujours en vacance, je lis beaucoup ! Étrange hasard, au lieu
de passer deux heures par jour sur l’ordinateur, une heure et demi de plus
a pu être affectée à la lecture, qui nécessite du temps ! Outre
L’emprise numérique
de Biagini, j’ai lu quelques essais remarquables (Le plus
et le moins, d’Erri de Luca,
Rire ou ne pas rire,
de Virginia Woolf, Frère du précédent
de J.-B. Pontalis), de
formidables romans : Le chemin,
de Miguel Delibes (un enfant de 11 ans va quitter son enfance
campagnarde, à rapprocher de La guerre des boutons
de Pergaud, et de L’enfant et la rivière
de Bosco), Un amour de Mille-Ans,
écrit directement en français par le Japonais Mizubayashi,
formidable roman d’amour dans lequel Mozart et un chien jouent un
rôle important, Le fils de Bakounine,
du Sarde Atzeni (je lis toujours des romans du pays en prévision
d’un futur voyage – celui de Sardaigne aura lieu fin septembre),
Une histoire de l’humanité
de l’Uruguayen Delgado Aparaun, un roman politique sur l’époque des Tupamaros,
Hamsun, le
récit-scénario du Suédois Enquist sur les années noires du grand
écrivain norvégien devenu
en fin de vie traître à sa patrie pour ses sympathies nazies, ou le
magnifique recueil de nouvelles du Grec Karkavitsas, Dits
de la proue, sur les marins
hellènes, un régal. Sans oublier les poèmes de Paul Celan, La
rose de personne, de Véronique
Joyaux, Exister suffit,
du Belge Sladden, Lignes de terre
et d’Odile Caradec, Tout un monde fluide, son tout dernier recueil, qui coule de source, comme son beau titre l'indique.
J’ai
vu aussi pas mal d’excellents films :
Le
Caire confidentiel, polar
égyptien.
Le
grand méchant renard, superbe
dessin animé français !
trois actrices formidables
Crash
test Aglaé, film français et
Out, film slovaque,
deux films sur le thème des délocalisations.
Lola
pater, de Nadir Moknèche, sur
le thème du changement de sexe, avec une Fanny Ardant irradiante
(bien qu’un peu trop âgée pour le rôle, à mon très humble avis).
Le
grondement de la montagne,
d’après Kawabata, premier film d’une série de reprises du grand
cinéaste classique japonais Mikio Naruse.
Que
Dios nos perdone, excellent
polar espagnol.
Un
vent de liberté, film iranien
étonnant.
Djam,
superbe film musical (et grec) de Tony Gatlif.
À
part ça, je n’ai rien fait, sinon rendre visite régulièrement à mon frère et
l’emmener une semaine avec moi dans les Landes, rendre visite toutes les deux semaines à
mes vieux amis poitevins, et papoter avec les habitants du voisinage.
Et j’ai eu une sinusite carabinée pour le 15 août (merci
Marie, mère de Dieu et tout le toutim !!!).
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