ralentir
plutôt qu’accélérer, les liens plutôt que les biens, la décence
commune plutôt que des rêves de millionnaires.
(François
Ruffin, Il est où, le bonheur,
Les liens qui libèrent,
2019)
Voilà,
tout est dit ci-dessus. Je suis pour la lenteur, pas tellement parce
que je suis "vieux" maintenant, mais parce que la lenteur est le
propre de l’homme, en tout cas de l’homme que j’ai toujours
été. Ce n’est pas pour rien
que j’ai utilisé la bicyclette pour aller au travail et en
revenir, au moins pendant 90 % de mes journées
de travail. J’ai passé plusieurs fois des vacances à vélo, en
particulier les deux premiers étés qui ont suivi l’année de mon
mariage – et je recommande
vivement cette idée pour cimenter les jeunes couples.
Aussi
j’ai idée cette fois de vous offrir un de mes poèmes inédits
(2017) :
le Pont d'Aquitaine à Bordeaux
pont suspendu sur la Garonne inauguré le 6 mai 1967 :
quelques jours plus tard, je l'empruntai avec mon ami Alain pour aller jusqu'à vélo à Blaye
une cinquantaine de km aller, autant au retour, la journée, quoi !
une cinquantaine de km aller, autant au retour, la journée, quoi !
ce
que me dit la bicyclette
j'accours,
je fends modestement l'air, comme un volatile inspiré
je
m'enfuis, avatar craignant d'être hébergé
je
vous cause l'effet troublant d'un favori d'Henri III
je
me baigne dans la lueur falote et grêle d'un nuage
je
fais un bruissement, un frou-frou, léger émoticône
je
perds
mon haleine, furet indécrottable
avec
mes rêves de lutin, de farfadet, je te télésnobe
je te muscle, je te respire, je t'inspire peut-être
je te muscle, je te respire, je t'inspire peut-être
et,
papillonnant pirate, je t'ouvre à volonté les clés de mon royaume
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