dimanche 31 juillet 2016

31 juillet 2016 : Comment s'en mettre plein les poches ?...


Nous sommes tous des exilés de notre enfance. C'est pour cela que nous avons recours aux histoires, entre autres palliatifs.
(Mohsin Hamid, Comment s'en mettre plein les poches en Asie mutante, trad. Bernard Cohen, Grasset, 2014)

Mohsin Hamid, auteur inconnu de moi, est mon premier auteur pakistanais ! Une sacrée réussite et un livre qui m'a bien plu, emprunté à mon excellente bibliothèque de quartier qui, heureusement, ne se limite pas aux best-sellers français et américains, même si c'est ce que préfère le public. Comment s'en mettre plein les poches en Asie mutante se présente comme un livre de développement personnel, mais il s'agit, bien entendu, d'un roman, et écrit à la deuxième personne du singulier, histoire de mettre le lecteur dans le coup, comme si l'écrivain s'adressait personnellement à lui !


Il raconte la vie édifiante et surprenante d'un héros né très pauvre, dans la campagne arriérée, et qui a la chance d'être le petit dernier de la famille, et donc les parents vont vouloir qu'il suive des études pour ne pas subir la vie misérable qui est la leur. Il va lui falloir se battre, quitter la campagne pour la ville, améliorer peu à peu sa condition, découvrir l’amour pur de l'adolescent (qu'il va conserver toute sa vie, alors même que "la jolie fille" reste en fait sa "princesse lointaine", et qu'il ne finira par la retrouver qu'à la fin de sa vie), et même faire fortune dans le commerce de l'eau en bouteille, avant d'être dépouillé par son beau-frère, et réduit à la gêne, ce qui ne le trouble que modérément, car au départ, il n'avait rien pour lui. Mais cette fable exemplaire, sorte de Grandeur et décadence d'un César Birotteau pakistanais, nous fait percevoir la manière dont la réussite sociale peut arriver dans un pays de non-droit, où il faut payer des bakchichs aussi bien aux policiers qu'aux sous-ministres et chefs de cabinet. Mais est-ce tellement différent chez nous ; je n'ai jamais rencontré en France quelqu'un qui ait réussi sans avoir beaucoup magouillé ? Il fallait beaucoup légèreté, beaucoup d’humour pour rendre agréable la vie d'un tel héros. 
Le procédé narratif permet à l'auteur d'impliquer le lecteur qui, s’il se prête au jeu, fait sienne la vie du personnage. Sous l'humour omniprésent, on trouvera une satire assez véhémente de la corruption du pays, jamais nommé, mais qui doit être le Pakistan et pourrait être tout autre pays du tiers-monde, aussi bien que du monde développé et soi-disant civilisé. Le héros, jamais nommé non plus, accepte au fond de participer à cette corruption généralisée, car les magouilles de toutes sortes sont le seul moyen de sortir de la pauvreté. On a donc affaire, aussi bien chez le héros que chez "la jolie fille" (jamais nommée autrement), à une course au trésor effrénée. Seule la fin de leur vie les ramène ensemble à se réunir dans un bonheur calme et désintéressé. En douze chapitres, on suit l'évolution du héros, et en parallèle de sa famille, aussi bien que de "la jolie fille", dans un pays saisi par la mondialisation et la modernité à marche forcée, avec les attentats en arrière-plan. L'histoire d'amour est une sorte de fil conducteur, ce qui rend le roman attachant. Le héros a rencontré "la jolie fille" vers ses quinze ans, quand il travaillait comme livreur de dvd piratés, et qu'elle tentait de se faire un nom comme mannequin et actrice. 
Après lecture, saura-t-on s'y prendre pour s'en mettre plein les poches ? Ou même, en a-t-on envie, quand on voit toutes les magouilles nécessaires pour y arriver ? J'en doute, mais on aura passé un bon moment, riche d'humanité, de cette pauvre humanité qui est bien la même sous toutes les latitudes, à la recherche du Veau d'or !

mardi 19 juillet 2016

19 juillet 2016 : deux sortes de bleu : le sublime et l'affligeant



ce bris des préjugés et des coutumes, qui est pour l'homme d'intelligence l'un des plus clairs profits du voyage...
(Marguerite Yourcenar, Le tour de la prison, Gallimard, 1991)

Par ces temps de canicule, rien de plus rafraîchissant que d'aller s'enfermer dans les salles obscures aux heures les plus chaudes le journée, c'est-à-dire l'après-midi. Ce que j'ai fait hier, pour deux films qui sentent bon les vacances, mais de qualité très différente.


Après avoir vu L'effet aquatique, je ne crois pas être prêt à partir pour l'Islande et ses piscines où de véritables dragons nous obligent à nous dévêtir entièrement pour passer sous la douche et vérifient si on s'est correctement lavé en suivant les instructions affichées : tête, aisselles, parties génitales, pieds... L'héroïne, Agathe, pourtant maître-nageuse à Montreuil, envoyée là-bas pour participer à un congrès international de maîtres-nageurs, doit s'y plier comme les autres, bien que n'ayant pas l'habitude du nudisme des autochtones. C'est pourtant dans ce pays froid qu'elle va se rendre compte qu'elle aime aussi Samir – son amoureux transi qui l'y a suivie. Comédie sentimentale donc, très drôle, avec des personnages truculents, tant à Montreuil (le directeur de la piscine joué par l'inénarrable Philippe Rebbot) qu'en Islande, où j'ai retrouvé avec plaisir des acteurs vus dans Sparrows, autre très bon film islandais. On passe du monde aquatique sophistiqué (les piscines publiques) au monde sauvage des lacs islandais d'eau naturellement chaude. L'effet aquatique reprend les personnages déjà vus dans deux des précédents films de Solveigh Anspach, dont celui-ci sera le dernier, puisqu'elle est morte récemment. J'ai toujours admiré ses films, cette manière de jouer avec les éléments, l'air (le personnage de Samir, grutier), l'eau, évidemment, thème du film, et la terre, avec cette magnificence des montagnes islandaises. L'effet aquatique est superbe. Un très bon moment.


Je n'en dirai pas autant de Camping 3 : le plus faible de la série, et pourtant je suis généreux d'habitude. Le choc des générations est certes assez bienvenu, le héros qui a embarqué trois jeunes co-voitureurs se trouve contraint de les accueillir aussi sous sa tente. Il est au chômage, mais une voyante lui a prédit une bonne nouvelle s'il faisait du bien : il va donc prendre en charge les trois minots, jusqu'à faire croire (contre toute évidence) lors d'une réception qu'il est le père de l'un des trois, Robert, celui qui est noir ! Patrick Chirac, c'est son nom (Franck Dubosc, un peu décati pour jouer les campeurs dragueurs) applique donc sans le savoir ce que conseillait Léon Tolstoï, dans une lettre à Romain Rolland, du 4 octobre 1887 : "La formule morale la plus simple et courte, c'est de se faire servir par les autres aussi peu que possible, et de servir les autres autant que possible. D'exiger des autres le moins possible et de leur donner le plus possible." Donc quelques bonnes choses tout de même. Mais la mise en scène est paresseuse et molle, et voir des acteurs vieillissants dans des rôles pitoyables (Gérard Jugnot, Claude Brasseur, Mylène Demongeot) fait regretter la grande époque du cinéma français et, par exemple La fin du jour de Duvivier, où tout de même Michel Simon, Louis Jouvet, Victor Francen, Gabrielle Dorziat et Sylvie étaient mémorables. Ici, le crépuscule de ces « vieux » est navrant, on a honte pour les acteurs. On va se hâter d'oublier ce film.

vendredi 15 juillet 2016

15 juillet 2016 : L'olivier



Aimer, c’est reconnaître la valeur de ce qu’on ne pourra jamais connaître.
(Sylvain Tesson, Dans les forêts de Sibérie, Gallimard, 2011)

Allez, enfonçons encore quelques clous pour me faire taper dessus !
Maladie d'Alzheimer : Alma, une jeune femme d’une vingtaine d’années, soutient son grand-père, atteint de cette maladie, et qui semble avoir tout oublié, sauf son olivier millénaire, qu'il a dû vendre, sous la pression de ses fils, à une société privée qui l’a déraciné pour l'exporter. Le grand-père s'affaiblissant de plus en plus, Alma décide de retrouver la trace de l'arbre pour éventuellement le racheter. Accompagnée de son oncle et de Rafa, son amoureux transi, elle se lance dans une course folle à bord d’un semi-remorque jusqu'à Düsseldorf, où le magnifique olivier, deux fois millénaire, est devenu le logo d'une de ces grandes compagnies mondialisées qui pillent allègrement le monde entier (déforestation en particulier), qui l'a installé dans le hall de l'immeuble superbe de la maison-mère. Leur odyssée suscite l'intérêt, l'enthousiasme, et le soutien des internautes et des associations écologistes qui viennent manifester devant le siège pour acclamer Alma et ses compagnons. Faut-il voir ici une opposition manichéenne entre la glaciale Europe du Nord, au libéralisme triomphant, et l’Europe du Sud, victime de ce même libéralisme ? On peut aussi bien y voir un conte utopiste et naïf. Et au fond jamais démonstratif. Humain, trop humain... La maladie et la mort sont à l'arrière-plan, mais n'empêchent pas les personnages de se démener pour regarder l'avenir – et planter un nouvel olivier.


C'est un film généreux sans doute, lumineux, aéré dans les paysages chauds des oliveraies espagnoles ou enfermé dans les constructions modernes et froides de la grande ville allemande. J'ai beaucoup aimé. Et tant pis s'il y est question de maladie, de vieillesse et de mort !

jeudi 14 juillet 2016

14 juillet 2016 : la vie et la mort : "Truman" et "La tortue rouge"



Se suicider était l'acte le plus logique et le plus raisonnable que pouvait accomplir un homme dans sa situation.
(Agatha Christie, L'heure zéro, trad. Jean-Marc Mendel, France loisirs, 2014)

Je sais ce qu'on va me répéter encore et encore : « T'es complètement maso d'aller voir des films qui parlent de la mort et des maladies incurables ! » C'est comme ceux qui me reprochent de penser trop à la vieillesse ou plutôt au vieillissement, à la mort aussi : pour moi, tout ça n'est pas tabou, et je préfère y penser pour anticiper un peu. Si on nous avait dit ce qui allait arriver à Claire dès le début de sa maladie, je suis sûr qu'on aurait mieux lutté et qu'on l'aurait mieux vécue. Se voiler la face n'est pas une bonne solution.


Julián (Ricardo Darain), acteur de théâtre argentin installé à Madrid, est en phase terminale de son cancer et ne veut plus d'une nouvelle chimio. Il envisage de se supprimer, ce qui choque son entourage. Mais auparavant, il veut faire adopter son chien Truman par des gens qui l'aimeront. La visite de son ami de jeunesse Tomás (Javier Cámara, un des acteurs fétiches de Pedro Almodóvar), exilé au Canada, est l'occasion pour Julián de faire le point, de s'expliquer, quitte à en choquer plus d'un. Je ne veux pas dévoiler l'intrigue, qui nous balade de Winnipeg à Madrid et à Amsterdam, et n'en dirai pas plus. Mais c'est le très beau portrait d'un homme lucide, confronté à la déchéance et à l'agonie qui s'annonce. Inutile de dire que ça m'a parlé, et même bouleversé ! Par ailleurs, je le recommande à tous les amoureux des chiens. Enfin, les acteurs et actrices sont excellents, et le film mérite ses Goyas (l'équivalent espagnol des Césars).


Autre merveille, dans un genre très différent : on sait que j'adore les films d'animation mais que je déteste les dessins animés américains actuels, avec leurs personnages d'une laideur absolue (ex : les Minions), et de plus presque tous en 3D, la pire invention du siècle, qui est en train de formater le cerveau des enfants, comme le smartphone formate celui des plus grands. Mais là, La tortue rouge est un film somptueux, d'une beauté absolue, de cette beauté qui "sauvera le monde" selon Dostoïevski. Ici, pas de personnages idiots, pas de dialogues insipides censés nous faire rire. Non, on entre dans la magie d'une île déserte, d'un naufragé qui tente de survivre et de s'en évader en construisant des radeaux. Et puis le rêve, la tortue rouge... Je n'en dis pas plus. Ici, aucun dialogue, la seule force des images, la seule beauté des décors (j'ai pensé aux albums pour enfants japonais des années 70/80) et d'une histoire qui tient du conte, de la romance sentimentale et du récit de survie. Mon amie C., de Vannes, m'avait dit qu'elle était allée deux fois le voir tant ça l'avait séduite. Je le recommande à tous les jeunes de 7 à 107 ans, qui ont encore du rêve plein la tête, à mille lieues de cette pauvre technologie contemporaine qui fait de nous des robots : ça décrasse l'esprit de tous ces films inutiles qui, hélas, pullulent et dominent le marché.

dimanche 10 juillet 2016

10 juillet 2016 : Henri Tachan : nationalisme, drapeaux et sport-spectacle



« De toutes les religions qui ont affligé l‘homme (et ce sont les fléaux les plus terribles), le nationalisme me semble la plus monstrueuse et la plus féroce. »
(Virginia Woolf, La vie de Roger Fry, trad. Jean Pavans, Rivages, 2002)

Juste avant la finale, j'ai eu envie de réécouter Henri Tachan, qui faisait ma joie dans les années 70, et surtout sa chanson Les jeux olympiques : en voici les paroles !

Ce s'rait chouette les Jeux Olympiques, 
Tous ces athlètes dans la foulée, 
Pour un marathon fantastique 
A la seule force du mollet. 
Ce s'rait chouette les Jeux Olympiques, 
L'émulation sur la cendrée, 
Ce s'rait chouette les Jeux Olympiques 
Si, nom de Dieu, il n'y avait

Leurs p'tits drapeaux 
Leurs p'tits fanions 
Couleur kaki 
Caca d'oie des frontières 
Leurs p'tits drapeaux 
Pour chaque nation
Qui claquent au vent
D'une musique militaire.

Ce s'rait chouette les "Souvenez-vous"
Les "N'oublie pas qu'la guerre est conne",
Les recueillements sur les trous
Où les soldats fusillés dorment.
Ce s'rait chouette les "Souvenez-vous",
Le manifestations de paix,
Ce s'rait chouette les "Souvenez-vous"
Si, nom de Dieu, il n'y avait

Leurs p'tits drapeaux 
Leurs p'tits fanions
Leurs p'tits tambours 
Qui battent la cadence
Leurs p'tits drapeaux
Leurs p'tits fanions 
Qui claquent au vent
D'une minute de silence.

Ce s'rait chouette d'aller sur la lune
Dans le scaphandre de Pierrot, 
J'y emporterais bien ma plume 
Pour vous écrire quelques mots 
Ce s'rait chouette d'aller sur la lune
En vacance pour mille étés, 
Ce s'rait chouette d'aller sur la lune 
Si, nom de Dieu, il n'y avait

Leurs p'tits drapeaux 
Leurs p'tits fanions 
Pour cette fois Ricains
de préférence
Leurs p'tits drapeaux
Leurs p'tits fanions 
Leurs p'tites étoiles 
La Grande Ourse s'en balance

Ce s'rait chouette si tous les drapeaux 
Voulaient bien se donner la hampe,
Ca f'rait des pyjamas très beaux,
Des soutiens-gorge pour les vamps.
Ce s'rait chouette si tous les drapeaux 
Finissaient un jour draps de lits. 
On y ferait l'amour bien au chaud
Avec les filles de leur pays…
 

samedi 9 juillet 2016

9 juillet 2016 : cinéma, amitié, handicap et bicyclette



Qui a raison ? Le moujik autarcique qui remet son âme au ciel mais ne pénètre jamais dans un magasin ? Ou le moderne athée, affranchi de tout corset spirituel, mais qui est contraint de téter les mamelles du système et de se plier aux injonctions imposées par la vie en société ? Faut-il tuer Dieu, mais se soumettre aux législateurs, ou bien vivre libre dans les bois en continuant à craindre les esprits ?
(Sylvain Tesson, Dans les forêts de Sibérie, Gallimard, 2011)

De retour de La Rochelle, et sans encore avoir vu le film tiré du livre de Sylvain Tesson, je me pose la même question. Hélas, j'ai été confronté à La Rochelle, à bien des modernes athées, qui sont parfaitement adaptés à la vie en société actuelle : non seulement ils tètent les mamelles du système mais ils en redemandent. Jamais vu – il est vrai que c'était aussi le période des soldes et le début des vacances – autant de consommateurs en train d'adorer le veau d'or !
Ceci étant, le Festival de cinéma de La Rochelle était encore une fois de grande qualité. Admirablement reçu chez mes amis d'Angoulins-sur-Mer, et bien que restant cette fois un nombre restreint de jours (quatre complets), j'ai pu voir quelques classiques plus ou moins oubliés (Les Vitelloni de Fellini, vu pour la première fois sur grand écran, et Ordet de Dreyer, jamais revu depuis cinquante ans, lors d'un ciné-club étudiant : je l'ai comparé à la sortie, à "Notre-Dame de Paris", tant c'est un film exceptionnel, comparé aux films récents ! Et le public avait bien l'air d'être d'accord avec moi, qui a vigoureusement applaudi à la fin de la projection).
Alberto Sordi (image Wikipedia)

L'hommage à Alberto Sordi, acteur italien de qualité, (mais qui n'a jamais atteint la notoriété d'un Marcello Mastroianni ou d'un Vittorio Gassman, ou d'un Nino Manfredi, par exemple), sorte de Fernandel italien, qui a, comme le nôtre, tourné dans un grand nombre de navets, a été l'occasion pour moi de redécouvrir ce formidable acteur comique, dans des films comme Mafioso (d'Alberto Lattuada), Il boom (de Vittorio De Sica), La plus belle soirée de ma vie (d'Ettore Scola) ou Un héros de notre temps (de Mario Monicelli), à l'époque de l'apogée de la comédie italienne (1950-1980). Il interprète à la perfection l'homme ordinaire, un peu veule, un peu lâche, un peu obsédé par le sexe et l'argent, et chacun de nous peut se reconnaître en lui.

la Grosse horloge, près de laquelle se trouvent les cinémas de projection
Mais j'ai vu aussi quelques inédits : un très bon film turc (La tour de guet), un formidable film portugais (Lettres de guerre, d'après un livre d'Antonio Lobo Antunes qu'il me tarde de lire) et un film chilien plus moyen (Tout va bien). Enfin, un film espagnol sur un cargo (Dead slow ahead : pourquoi diantre donner des titres en anglais ???) : une sorte d'essai poétique, qui m'a forcément parlé, moi, l'adepte des voyages en cargo, et qui espère bien en faire un de plus en 2017 ou 2018 !
Mon séjour à La Rochelle a été marqué par ma rencontre avec Claude A., mon ami charentais, avec qui j'ai pu discuter de mes projets futurs et surtout des siens. J'ai revu aussi Catherine L., qui m'a reparlé du Festival de Ouagadougou qui aura lieu l'an prochain.

Claude

J'ai également témoin d'un épisode qui ne m'a guère surpris : alors que je m'acheminais vers le cinéma Olympia pour voir un film, après avoir quitté Claude, j'ai été témoin de l'incident suivant : rue du Chaudrier, un homme en fauteuil roulant mécanique est tombé de son fauteuil, lors du croisement avec une rue. L'homme avait une jambe vide, il était particulièrement lourd, et il a fallu se mettre à quatre pour le soulever et le remettre dans son fauteuil. Un monsieur et moi l'avons poussé (en le maintenant assis) jusqu'à l'arrêt de bus, place de Verdun : il n'arrêtait pas de nous dire "Mais je vous fais perdre votre temps, je vous fais perdre votre temps". Nous l'avons même aidé à monter dans le bus, car nous voyions bien qu'il n'y arriverait pas tout seul !
J'ai forcément pensé à Claire et à ces quelques mois en fauteuil roulant en 2008-2009 et à la galère que c'était dans les rues de Poitiers. Celles de La Rochelle ont l'air mieux adaptées, et pourtant, aux croisements, inévitablement, les fauteuils roulants coincent. Si personne ne tient le fauteuil et ne pousse, c'est quasiment impossible de traverser seul les rues ! On a encore beaucoup à faire et à améliorer en ce domaine...
les fameuses roses trémières d'Angoulins

Être à vélo fait faire connaissance avec les autres cyclistes : hier en rentrant sur Angoulins, j'ai rencontré Anatole, un très jeune (18-20 ans ?) qui voulait rallier Royan, et aujourd'hui dans le train est monté à Châtellaillon-Plage, en même temps que moi, Jean-Gabriel, un autre cycliste qui venait de Roscoff et voulait rejoindre Périgueux : éclairagiste (statut d'intermittent du spectacle de son état). Ils ont ma carte, vont-ils me contacter ? En tout cas, je les ai invités à passer chez moi, si l'occasion se présentait !

sur la piste cyclable en revenant du Festival
Vivent le vélo, le cinéma et l'amitié !