lundi 7 octobre 2019

7 octobre 2019 : nous avons encore le droit de protester !


« C’est moi qui te remercie, car si tu aides quelqu’un qui te demande de l’aide, celui-ci doit te dire merci, mais quand tu aides quelqu’un qui ne t’a pas demandé de l’aide, tu dois lui dire merci. Il t’a permis de réaliser une bonne action. »
(Cheikh Tijaan Sow, Luuti l’orphelin, Cheikh Tijaan Sow, Bègles, 2015)


J’aime beaucoup cette phrase trouvée dans le livre cité et, semble-t-il, auto-édité. Dans la mesure de mes moyens, j’essaie d’aider ceux qui ne m’ont pas demandé mon aide, ce qui ne m'empêche pas de l’offrir aussi à ceux qui me la demandent.
Au moment où l’Assemblée nationale (censée nous représenter) va se prononcer sur un probable durcissement des conditions d’accueil des malheureux migrants, conditions d’ailleurs déjà déplorables, je vous livre le texte de la Fédération protestante de France qui apporte un point de vue éclairé sur la question. Et qui rappelle que les protestants français n’ont jamais cessé de protester, n’oubliant pas leurs martyrs des dragonnades de la fin du XVIIème siècle, ni ceux envoyés aux galères ou à la Tour de Constance au XVIIIème siècle.
Marie Durand, réveille-nous pour continuer à protester !



Paris, le 5 octobre 2019


Communiqué du conseil de la Fédération protestante de France 

Le protestantisme français alerte

Exerçant son rôle de vigie souligné par le Président de la République, le protestantisme français alerte.

À la veille d’un débat sur l’immigration à l’assemblée nationale le 7 octobre et au Sénat le 9 octobre, le conseil de la Fédération protestante de France (FPF) souhaite alerter les parlementaires sur les conséquences délétères de l’instrumentalisation à des fins électoralistes des questions liées à l’immigration, tant sur le sort des personnes étrangères que sur la cohésion de notre société menacée par des discours incitant à la peur, à la méfiance et à la haine de l’autre.

Le Conseil de la FPF s’inquiète des informations qui circulent déjà, laissant craindre la poursuite d’une dégradation des conditions d’accueil et de protection des personnes exilées et d’une précarisation générale de la situation des personnes étrangères.

En effet, les propositions mises en débat à ce stade, s’orientent vers des mesures régressives, réduisant de fait, de plus en plus et de façon sournoise, l’accès aux droits fondamentaux pour les plus vulnérables (par exemple, le droit pour toute personne de vivre en famille, la protection des mineurs, l’accès à une protection de santé pour les plus pauvres (AME)…). Or l’urgence est de mettre fin aux situations indignes subies par un nombre croissant d’hommes, de femmes et d’enfants contraints de survivre dans la rue en raison de l’insuffisance des hébergements et des règlements qui les forcent à l’errance.

Le Conseil de la FPF s’alarme aussi d’une résurgence inquiétante des discours de haine banalisés par les médias, qui désignent l’étranger comme bouc émissaire du malaise social et s’attaquent au socle des principes qui fondent notre République et garantissent la cohésion nationale.

Si la France prétend vouloir impulser au niveau de l’Europe une politique d’asile et d’immigration digne des valeurs humanistes inscrites dans la convention européenne des droits de l’Homme, le Conseil de la FPF attend qu’elle mette en accord ses actes avec ses discours. À commencer par ouvrir ses ports aux naufragés, accueillir en urgence les personnes menacées de mort, et mener une politique migratoire à la mesure des défis humains de notre temps.

Fidèle à ses convictions, la FPF poursuit inlassablement la défense intransigeante de la dignité de chacun. Elle condamne tout ce qui humilie l’humanité de chaque personne d’où qu’elle vienne et quel que soit son statut administratif, dans l’exigence du respect des droits humains fondamentaux.

.

Contact Presse : Aude Millet-Lopez, responsable de la communication
Tel. 01 44 53 47 13 / 06 73 39 55 98 –



la Tour de Constance à Aigues-Mortes, où Marie Durand, huguenote, 
fut emprisonnée de 1730 à 1768, 
en raison de son attachement à la liberté de conscience



Aucun commentaire: