« C’est
moi qui te remercie, car si tu aides quelqu’un qui te demande de
l’aide, celui-ci doit te dire merci, mais quand tu aides quelqu’un
qui ne t’a pas demandé de l’aide, tu dois lui dire merci. Il t’a
permis de réaliser une bonne action. »
(Cheikh
Tijaan Sow, Luuti l’orphelin,
Cheikh
Tijaan Sow, Bègles, 2015)
J’aime
beaucoup cette phrase trouvée dans le livre cité et, semble-t-il, auto-édité. Dans la mesure de
mes moyens, j’essaie d’aider ceux qui ne m’ont pas demandé
mon aide, ce qui ne m'empêche pas de l’offrir aussi à ceux qui me la demandent.
Au
moment où l’Assemblée nationale (censée nous représenter) va se prononcer
sur un probable durcissement des conditions d’accueil des
malheureux migrants, conditions d’ailleurs déjà déplorables, je
vous livre le texte de la Fédération protestante de France qui
apporte un point de vue éclairé sur la question. Et qui rappelle
que les protestants français n’ont jamais cessé de protester,
n’oubliant pas leurs martyrs des dragonnades de la fin du XVIIème siècle, ni ceux envoyés aux
galères ou à la Tour de Constance au XVIIIème siècle.
Marie
Durand, réveille-nous pour continuer à protester !
Paris,
le 5 octobre 2019
Communiqué
du conseil de la Fédération protestante de France
Le protestantisme
français alerte
Exerçant
son rôle de vigie souligné par le Président de la République, le
protestantisme français alerte.
À
la veille d’un débat sur l’immigration à l’assemblée
nationale le 7 octobre et au Sénat le 9 octobre, le conseil de la
Fédération protestante de France (FPF) souhaite alerter les
parlementaires sur les conséquences délétères de
l’instrumentalisation à des fins électoralistes des questions
liées à l’immigration, tant sur le sort des personnes étrangères
que sur la cohésion de notre société menacée par des discours
incitant à la peur, à la méfiance et à la haine de l’autre.
Le
Conseil de la FPF s’inquiète des informations qui circulent déjà,
laissant craindre la poursuite d’une dégradation des conditions
d’accueil et de protection des personnes exilées et d’une
précarisation générale de la situation des personnes étrangères.
En
effet, les propositions mises en débat à ce stade, s’orientent
vers des mesures régressives, réduisant de fait, de plus en plus et
de façon sournoise, l’accès aux droits fondamentaux pour les plus
vulnérables (par exemple, le droit pour toute personne de vivre en
famille, la protection des mineurs, l’accès à une protection de
santé pour les plus pauvres (AME)…). Or l’urgence est de mettre
fin aux situations indignes subies par un nombre croissant d’hommes,
de femmes et d’enfants contraints de survivre dans la rue en raison
de l’insuffisance des hébergements et des règlements qui les
forcent à l’errance.
Le
Conseil de la FPF s’alarme aussi d’une résurgence inquiétante
des discours de haine banalisés par les médias, qui désignent
l’étranger comme bouc émissaire du malaise social et s’attaquent
au socle des principes qui fondent notre République et garantissent
la cohésion nationale.
Si
la France prétend vouloir impulser au niveau de l’Europe une
politique d’asile et d’immigration digne des valeurs humanistes
inscrites dans la convention européenne des droits de l’Homme, le
Conseil de la FPF attend qu’elle mette en accord ses actes avec ses
discours. À commencer par ouvrir ses ports aux naufragés,
accueillir en urgence les personnes menacées de mort, et mener une
politique migratoire à la mesure des défis humains de notre temps.
Fidèle
à ses convictions, la FPF poursuit inlassablement la défense
intransigeante de la dignité de chacun. Elle condamne tout ce qui
humilie l’humanité de chaque personne d’où qu’elle vienne et
quel que soit son statut administratif, dans l’exigence du respect
des droits humains fondamentaux.
Contact
Presse :
Aude Millet-Lopez, responsable de la communication
Tel.
01 44 53 47 13 / 06 73 39 55 98 –
la Tour de Constance à Aigues-Mortes, où Marie Durand, huguenote,
fut emprisonnée de 1730 à 1768,
en raison de son attachement à la liberté de conscience
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