lundi 7 juillet 2025

7 juillet 2025 : Barbare, la chanson du mois

Une tronçonneuse a résonné

et scié ton saule, pleureur.

Stridence en ton enfance, trouble 

évidence, l'adolescence, au sol, 

la souche a résisté.

(Georgette Power, danceplants en Ariège, hors commerce, 2019)

 

                    L'auteur, artiste (au contraire de George Sand, femme à pseudo masculin, il a choisi un pseudo féminin) rencontré récemment, m'a prêté ce petit livre d'artiste contenant des dessins et des vers. J'en ai extrait quelques vers pour introduite la chanson du mois, Mon enfance, de Barbara. Je n'ai jamais vu cette dernière sur scène, et je le regrette un peu. Elle fut un phare illuminant ma jeunesse, à l'instar de Jacques Brel (pas vu non plus sur scène) chez les hommes. Cette chanson, repassée à la radio ce matin, est une de ses chansons qui me parlent beaucoup. J'espère qu'il en sera de même pour vous.   

     


 

 MON ENFANCE

J'ai eu tort, je suis revenue 
dans cette ville au loin perdueOù j'avais passé mon enfanceJ'ai eu tort, j'ai voulu revoir 
le coteau où glissait le soirBleu et gris, ombres de silenceEt j'ai retrouvé comme avantLongtemps aprèsLe coteau, l'arbre se dressantComme au passé
J'ai marché les tempes brûlantesCroyant étouffer sous mes pasLes voies du passé qui nous hantentEt reviennent sonner le glasEt je me suis couchée sous l'arbreEt c'était les mêmes odeursEt j'ai laissé couler mes pleursMes pleurs
 
J'ai mis mon dos nu à l'écorce, 
l'arbre m'a redonné des forcesTout comme au temps de mon enfanceEt longtemps j'ai fermé les yeux, 
je crois que j'ai prié un peuJe retrouvais mon innocenceAvant que le soir ne se poseJ'ai voulu voirLa maison fleurie sous les rosesJ'ai voulu voirLe jardin où nos cris d'enfantsJaillissaient comme source claireJean-claude et Régine et puis JeanTout redevenait comme hierLe parfum lourd des sauges rougesLes dahlias fauves dans l'alléeLe puits, tout, j'ai tout retrouvéHélas
 
La guerre nous avait jeté là, 
d'autres furent moins heureux je croisAu temps joli de leur enfanceLa guerre nous avait jeté là, 
nous vivions comme hors-la-loiEt j'aimais cela quand j'y penseOh mes printemps, oh mes soleils, 
oh mes folles années perduesOh mes quinze ans, oh mes merveillesQue j'ai mal d'être revenueOh les noix fraîches de septembreEt l'odeur des mûres écraséesC'est fou, tout, j'ai tout retrouvéHélas
 
Il ne faut jamais revenir 
aux temps cachés des souvenirsDu temps béni de son enfanceCar parmi tous les souvenirs, 
ceux de l'enfance sont les piresCeux de l'enfance nous déchirentOh ma très chérie, oh ma mère, 
où êtes-vous donc aujourd'hui?Vous dormez au chaud de la terreEt moi je suis venue iciPour y retrouver votre rireVos colères et votre jeunesseEt je reste seule avec ma détresseHélas
 
Pourquoi suis-je donc revenue 
et seule au détour de ces ruesJ'ai froid, j'ai peur, le soir se penchePourquoi suis-je venue ici, 
où mon passé me crucifieOù dort à jamais mon enfance?

Pour l'écouter : https://www.google.com/search?client=firefox-b-e&q=barbara+mon+enfance+youtube#fpstate=ive&vld=cid:8f9fbe9f,vid:_4xxCULF3O4,st:0

 

PS : mon blog était à l'arrêt, suite à une mauvaise manœuvre de ma part : en voulant faire une page sur mon voyage de mai-juin à Londres, je l'ai effacée et n'ai pas eu le courage de la recommencer ! Je vieillis.

samedi 7 juin 2025

7 juin 2025 : Merci, Annie Ernaux

 

L’extermination des indigènes, c’est presque en tous lieux la première page de l’occupation des colonies.

(Augustin, Cochin, L’abolition de l’esclavage, Lecoffre, 1861)

 

            Israël avait commencé par la Nakba en 1947-1948 : expulsions et exil forcées, massacres en tous genres, un véritable nettoyage ethnique sur le territoire qui lui avait été concédé par l'ONU.  Mais ça ne suffisait pas. Ils avaient réduit les territoires palestiniens occupés à des peaux de chagrin. Gaza n'était plus qu'un immense camp de concentration depuis des années, maintenant, ce n'est plus aujourd'hui qu'un camp d'extermination par des bombardements incessants, visant les habitations, les écoles, les hôpitaux, les structures de vie, par la destruction du système d'eau potable, des l'alimentation électrique, par la famine aussi, dans la presque indifférence des autres nations, quand ce n'est pas avec leur complicité.


            Heureusement, des voix s'élèvent, de plus en plus nombreuses, pour conspuer cet état voyou et criminel. Notre dernière prix Nobel de littérature s'est faite entendre à la la télévision lors de l'émission littéraire "La grande librairie". Merci, Annie Ernaux. Vous avez gardé toute votre lucidité et votre courage pour dénoncer, en direct, ce qui fait mal à notre humanité d'aujourd'hui.

            Chers lectrices et lecteurs, je vous joins la possibilité de voir son intervention avec ces deux liens :

venant de Faecbook : https://fb.watch/A3LRsk12Lp/

venant d'Europolestine :  

https://europalestine.com/2025/06/05/gaza-annie-ernaux-en-direct-sur-la-5/