lundi 26 novembre 2018

26 novembre 2018 : Madagascar 1 : j'y suis toujours




Jésus disait : Si vous avez de l’argent, ne le prêtez pas avec intérêt, mais donnez-le à celui dont vous ne recevrez rien en retour.
(Évangile de Thomas, logion 95, trad. Jean-Yves Leloup, Albin Michel, 2016)


transport en commun (en ville) : le taxi-vélo, appelé aussi pousse-pousse
 
À vrai dire, je ne suis pas tout à fait revenu de Madagascar. 

poissons cuisinés
 
Le voyage a été tellement plein (il est tant de voyages creux…), copieux, chaleureux, riche de rencontres humaines et paysagères, tellement éloigné de nos petites préoccupations et mesquineries franco-occidentales, propice aussi à enrichir ma vie intérieure, que j’ai bien de la peine à remettre les pieds sur terre et mes pendules à l’heure. Donc, peu de mots aujourd’hui, quelques images.

pirogue sur le fleuve

D’abord on est frappé par la quantité d’enfants : 50 % de la population a moins de quinze ans et les familles nombreuses sont toujours fréquentes. Par le déboisement massif qui entraînera un jour la désertification (ça a commencé). Par la majesté des arbres et de leur roi, le baobab. Par l’inventivité de la population qui ne laisse rien perdre et recycle tout. Par la grande pauvreté qui n’empêche pas le sourire. Par la faiblesse des services publics, flagrante dans l’éducation et la santé (va falloir se battre ici même en France pour maintenir les nôtres en bon état). Par les somptueuses villas entourées de hauts murs surmontés de rouleaux de barbelés, symptôme de l’accaparement de la richesse par quelques profiteurs. Par les poules qui courent partout. Par l’absence quasi complète d’oiseaux et d’animaux sauvages (conséquence de la déforestation). Par les innombrables piétons et, moins nombreux, les cyclistes. Par l'emploi de la force humaine pour tracter : pousse-pousse, charrette à bras... Par l’éclat de la lumière : comment font-ils pour résister, la plupart, sans chapeaux ni lunettes de soleil ?

deux petites filles

Bien sûr, on peut venir ici pour faire du tourisme sportif (maritime : plongée, pêche, surf et sports nautiques ; terrestre : randonnée, moto), j’étais venu pour autre chose. Voir comment on vit, comment on peut aider sans rien attendre en retour (aspect humanitaire de notre séjour), pour ouvrir les yeux sur autre chose que notre société du confort et de la consommation (et j’ai été largement servi), pour m’éprouver et peut-être retrouver le jeune homme que je fus un jour (qui se croyait pur, lumineux et combatif) en essayant de mesurer le temps passé...

transport en commun : le taxi-brousse sur les routes et les pistes

Dans les prochains jours, je vais essayer de détailler un peu, en attendant de mettre au propre mes notes de voyage.

l'Allée des baobabs près de Morondava : coucher de soleil

À suivre...

un lémurien



1 commentaire:

Unknown a dit…

Heureuse de te lire Jean Pierre pour mon pays de naissance où je n'ai que de vagues souvenirs.
Je vais suivre ce catalogue duetu vas déployé devant moi avec un grand Bonheur