Les adieux sont brefs, en ce lundi matin lumineux et encore frisquet. Que dire d'ailleurs, après cette journée magnifique d'hier ? Je ne suis pas bavard, j'aime autant écouter, et je suis là pour la rencontre. De telles retrouvailles justifient totalement mon projet de cyclo-lecteur. Il y en aura d'autres, sûrement, plus tard... Sans doute, mais j'ai aimé peu d'amis autant que Robert, et j'ai été heureux de le revoir. Lui aussi, je pense !
Cette fois, je redescends par la vallée du Chassezac, direction Alès, d'où je vais prendre le train pour Nîmes. Route sans histoire, la journée de repos d'hier m'a bien défatigué. Et puis j'ai le mistral, léger, dans le dos ! Mine de rien, ça compte. Passage à Saint Ambroix, cité ancienne, avec des vestiges du Moyen âge et de la Renaissance, et siège de nombreuses filatures, au temps de la soie triomphante (Et ceci se passait dans des temps très anciens, dirait Victor Hugo). Eh oui, c'est la Basse Cévenne, celle de la soie (je pense aussi au superbe roman d'Alessandro Barrico, Soie, à lire à haute voix ?), des Huguenots aussi, au temps du Désert. Le Musée du Désert n'est pas loin : faudra bien que j'y aille un jour, peut-être en septembre, au moment du grand rassemblement.
Alès, cité naguère minière, haut-lieu aussi du protestantisme : la paix d'Alès (écrit encore Alais à ce moment-là) en 1629 garantissait la liberté de culte, déjà menacée sous Louis XIII, avant d'être extirpée par Louis XIV. Il semble que la reconversion économique du bassin minier soit en bonne voie, la ville a l'air florissante.
Petit passage sur le train d'Alès à Nîmes, et lecture d'un nouveau chapitre de L'idiot, plus furieux, plus bouillant, plus frénétique encore. Plus fraternel aussi...
Et puis, toujours vers le sud, je sors de Nîmes par Caissargues, pour rejoindre la route secondaire vers Aigues-Mortes, ma destinée. Arrêt à Aubord, où je constate qu'il y a aussi un Temple de l'Eglise Réformée de France. Je longe des vignes (le vin des Costières du Gard). Je traverse Aimargues puis nouvel arrêt à Marsillargues, où j'aperçois le château de Guillaume de Nogaret (un des conseillers de Philippe le Bel, je crois), dont il reste une tour médiévale. Je cherche en vain un cybercafé !
Puis loin, je franchis de nouveau le Vidourle, rivière célèbre pour ses débordements, longe d'autres vignes (le vin de Listel) et enfin, après être passé par la Tour Carbonnière, datant du XIIIème siècle, et longtemps lieu de péage quand on voulait se rendre à pied à Aigues-Mortes, cette dernière cité m'apparaît sous un soleil éclatant, avec ses remparts et sa Tour de Constance, autre haut-lieu des persécutions protestantes du XVIIIème siècle.
Visiblement, il y a du monde. J'oubliais que nous étions aux vacances de Pâques ! Et qu'ici le tourisme est roi. Je trouve assez facilement le logis du cousin Jean. 71 ans, et encore bon pied bon oeil. Je suis ravi de le revoir. Il m'entraîne dans une visite à pied d'Aigues-Mortes, histoire de promener le chien, et de me raconter quelques souvenirs. Comme je lui demande comment il était entré aux Salins du Midi, il me confie l'anecdote suivante.
Il a failli ne pas y rentrer. En effet, il a commencé par une journée de familiarisation avec les lieux et le matériel, et on lui avait donné rendez-vous pour le lendemain à 4 h 30 pour rejoindre une équipe sur le terrain. Or, il dormait à l'hôtel, et il faisait une chaleur incroyable - on était en juillet - impossible de s'endormir ! Enfin il s'endort, vers les 3 h du matin. Il n'entend pas le réveil, bondit soudain du lit à 5 h, s'habille en vitesse, prend sa moto et arrive au lieu de rendez-vous, d'où tout le monde devait partir en camion. Il n'y avait plus personne. Comme il savait où le travail devait s'effectuer, il y fonce en moto. Il arrive. Une bonne heure de retard, il se fait engueuler ! Heureusement, le contremaître n'est pas encore là. On lui dit de cacher sa moto, car on n'est pas censé venir ici en moto, et si le contremaître la voit, il est cuit... Finalement, tout s'arrange bien. Il passera plus de 35 ans aux Salins.
Il me concocte un joli repas de légumes cuits dans des faitouts à triple fond de marque allemande (DMB, d'un prix très élevé, j'ai vérifié sur internet) : la température intérieure s'affiche sur un cadran au-dessus. Dès qu'elle atteint 70 ou 80° selon les cas, il éteint. Le couvercle bien fermé, la température se maintient à l'intérieur, ça continue à cuire à la vapeur, sans jamais bouillir. Pas besoin de matière grasse, pas d'eau non plus, l'eau d'égouttage des légumes suffit. Ainsi, les vitamines sont, paraît-il, conservées, ainsi que les sels minéraux, et la saveur propre à chaque légume, même si on les cuit ensemble. Ils restent fermes et consistants. C'est effectivement délicieux !
Et, après mes tout de même 105 km dans les pattes (en deux étapes , 60 jusqu'à Alès, 45 ensuite), je me glisse avec délices dans le lit, sans oublier mon cher idiot qui me tient douce compagnie !
Cette fois, je redescends par la vallée du Chassezac, direction Alès, d'où je vais prendre le train pour Nîmes. Route sans histoire, la journée de repos d'hier m'a bien défatigué. Et puis j'ai le mistral, léger, dans le dos ! Mine de rien, ça compte. Passage à Saint Ambroix, cité ancienne, avec des vestiges du Moyen âge et de la Renaissance, et siège de nombreuses filatures, au temps de la soie triomphante (Et ceci se passait dans des temps très anciens, dirait Victor Hugo). Eh oui, c'est la Basse Cévenne, celle de la soie (je pense aussi au superbe roman d'Alessandro Barrico, Soie, à lire à haute voix ?), des Huguenots aussi, au temps du Désert. Le Musée du Désert n'est pas loin : faudra bien que j'y aille un jour, peut-être en septembre, au moment du grand rassemblement.
Alès, cité naguère minière, haut-lieu aussi du protestantisme : la paix d'Alès (écrit encore Alais à ce moment-là) en 1629 garantissait la liberté de culte, déjà menacée sous Louis XIII, avant d'être extirpée par Louis XIV. Il semble que la reconversion économique du bassin minier soit en bonne voie, la ville a l'air florissante.
Petit passage sur le train d'Alès à Nîmes, et lecture d'un nouveau chapitre de L'idiot, plus furieux, plus bouillant, plus frénétique encore. Plus fraternel aussi...
Et puis, toujours vers le sud, je sors de Nîmes par Caissargues, pour rejoindre la route secondaire vers Aigues-Mortes, ma destinée. Arrêt à Aubord, où je constate qu'il y a aussi un Temple de l'Eglise Réformée de France. Je longe des vignes (le vin des Costières du Gard). Je traverse Aimargues puis nouvel arrêt à Marsillargues, où j'aperçois le château de Guillaume de Nogaret (un des conseillers de Philippe le Bel, je crois), dont il reste une tour médiévale. Je cherche en vain un cybercafé !
Puis loin, je franchis de nouveau le Vidourle, rivière célèbre pour ses débordements, longe d'autres vignes (le vin de Listel) et enfin, après être passé par la Tour Carbonnière, datant du XIIIème siècle, et longtemps lieu de péage quand on voulait se rendre à pied à Aigues-Mortes, cette dernière cité m'apparaît sous un soleil éclatant, avec ses remparts et sa Tour de Constance, autre haut-lieu des persécutions protestantes du XVIIIème siècle.
Visiblement, il y a du monde. J'oubliais que nous étions aux vacances de Pâques ! Et qu'ici le tourisme est roi. Je trouve assez facilement le logis du cousin Jean. 71 ans, et encore bon pied bon oeil. Je suis ravi de le revoir. Il m'entraîne dans une visite à pied d'Aigues-Mortes, histoire de promener le chien, et de me raconter quelques souvenirs. Comme je lui demande comment il était entré aux Salins du Midi, il me confie l'anecdote suivante.
Il a failli ne pas y rentrer. En effet, il a commencé par une journée de familiarisation avec les lieux et le matériel, et on lui avait donné rendez-vous pour le lendemain à 4 h 30 pour rejoindre une équipe sur le terrain. Or, il dormait à l'hôtel, et il faisait une chaleur incroyable - on était en juillet - impossible de s'endormir ! Enfin il s'endort, vers les 3 h du matin. Il n'entend pas le réveil, bondit soudain du lit à 5 h, s'habille en vitesse, prend sa moto et arrive au lieu de rendez-vous, d'où tout le monde devait partir en camion. Il n'y avait plus personne. Comme il savait où le travail devait s'effectuer, il y fonce en moto. Il arrive. Une bonne heure de retard, il se fait engueuler ! Heureusement, le contremaître n'est pas encore là. On lui dit de cacher sa moto, car on n'est pas censé venir ici en moto, et si le contremaître la voit, il est cuit... Finalement, tout s'arrange bien. Il passera plus de 35 ans aux Salins.
Il me concocte un joli repas de légumes cuits dans des faitouts à triple fond de marque allemande (DMB, d'un prix très élevé, j'ai vérifié sur internet) : la température intérieure s'affiche sur un cadran au-dessus. Dès qu'elle atteint 70 ou 80° selon les cas, il éteint. Le couvercle bien fermé, la température se maintient à l'intérieur, ça continue à cuire à la vapeur, sans jamais bouillir. Pas besoin de matière grasse, pas d'eau non plus, l'eau d'égouttage des légumes suffit. Ainsi, les vitamines sont, paraît-il, conservées, ainsi que les sels minéraux, et la saveur propre à chaque légume, même si on les cuit ensemble. Ils restent fermes et consistants. C'est effectivement délicieux !
Et, après mes tout de même 105 km dans les pattes (en deux étapes , 60 jusqu'à Alès, 45 ensuite), je me glisse avec délices dans le lit, sans oublier mon cher idiot qui me tient douce compagnie !
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