jeudi 27 septembre 2018

27 septembre 2018 : le poète du mois, Eugène Guillevic


Ils étaient probablement en quête des mêmes choses : l’obscur, le sauvage, la timidité et la sécurité perdue de l’enfance.
(Tove Jansson, Le loup, in La cartographe et autres nouvelles, Le livre de poche, 2018)


Je ne sais si on lit toujours Guillevic aujourd’hui ; mort en 1997, il doit traverser le purgatoire des poètes et des écrivains ! Je suis tombé dans ma bibliothèque de quartier sur un recueil de textes posthumes : Ouvrir, poèmes et proses, 1929-1996 (Gallimard, 2017). Une chance pour une si petite bibliothèque d’avoir un fonds poésie assez fourni !
J’en extrais cette chanson, extraite de Les chansons de Clarisse, écrites en 1967-1968, en hommage à Elsa Triolet, recueil de chansons qui furent mises en musique par Philippe Gérard et chantées par Jeanne Moreau.


On me reproche aussi
De n’avoir pas aimé,


Ce qui s’appelle aimer,
Qu’ils appellent aimer.


Mais qu’est-ce qu’ils en savent
Et qu’est-ce que j’en sais ?


À chacun son amour
Et son besoin d’aimer.


Peut-être que le mien
Est un besoin d’amour,


Qui ne peut tout à fait
Se fixer dans un corps


Et qui reste le chant
Que je jette vers vous,


Que je n’oserais pas,
Si je manquais d’amour.


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