mardi 16 mai 2017

16 mai 2017 : des livres disparaissent !


L’amitié n’est pas quelque chose qui naît d’un lien prédéterminant les modalités du rapport entre deux ou plusieurs êtres, ni d’un amour pour un tiers objet qui relierait par avance ces êtres (famille, nation, patrie, ethnie, etc) mais elle n’a que deux critères : l’ouverture à la singularité d’autrui et la mutualité. Et l’espace public démocratique est idéalement le lieu d’une amitié entre inconnus.
(Yves Cusset, Réflexion sur l’accueil et le droit d’asile, F. Bourin, 2016)


Ça faisait un moment que j’avais envie de partager mes lectures avec d’autres : or, quoi de mieux que les boîtes à lire, ces petites bibliothèques écologiques que la ville de Bordeaux (et certainement d’autres villes) mettent à la disposition des citoyens : on peut y déposer des livres, en emprunter, dans la plus grande discrétion, puisque sans la surveillance de quiconque...

Une des boîtes à lire de Bordeaux (cop. http://www.bordeaux.fr)

J’ai débuté la semaine dernière et ai déposé déjà plusieurs sacs de livres dans différentes boîtes à lire, où je me rends à vélo, avec mon sac dans le panier à l’arrière. Bien sûr, je n’y laisse que des livres que j’ai dûment lus, aimés, et qui me semblent relever un peu le niveau des livres déposés par les autres (c’est mon côté Macron !).
J’ai eu la surprise, en revenant quelques jours après, de voir que presque tous mes livres avaient disparu de ces boîtes. « Tant mieux », me suis-je dit. J’ai même pu discuter deux ou trois fois lors de mes distributions avec des personnes venant chercher leur provende : essentiellement des femmes. L’une d’entre elles a immédiatement pris l’un de mes livres déposés : Éloge de la vieillesse, de Hermann Hesse. J’ai discuté avec elle. La vieille dame était-elle attirée par le titre ? Je lui ai dit : « Attention, ce n’est pas un roman ! Ce sont des petites réflexions entrecoupées de poèmes, par quelqu’un qui a eu le prix Nobel de littérature ! » Elle l’a glissé dans son sac. J’étais content.
Je ne suis pas pour que les livres stagnent sur des rayonnages, sans que personne ne s’aperçoive de leur existence. qu’ils tournent, grands Dieux ! Ils sont faits pour ça, pour circuler... Personnellement, je sais que, pourtant grand lecteur, je n’ai lu une deuxième fois ou plus qu’une infime partie des livres que j'ai aimés. À peine près de 2 pour mille livres lus. Il est très rare qu’on relise des livres, en dehors de quelques grands classiques (Molière, Racine, Shakespeare, Victor Hugo, Alexandre Dumas, Jules Verne, André Gide, André Malraux, dans mon cas)... Donc inutile d’encombrer nos rayonnages ! Place aux nouveautés ou aux livres plus anciens non encore lus ! Et que d’autres s’en saisissent à leur tour !
Vive la littérature et son partage !

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