mardi 10 décembre 2019

10 décembre 2019 : le poème du mois, Ludwig Steinherr



Un matin neuf comme le monde
(Jean Marcenac, Le cavalier de coupe, Gallimard, 1945)






Poème de la pomme


Quand il prit la pomme
il toucha en même temps
sa main


ne sachant pas
ce qu’il prenait
la pomme ou la main


il sentit toutes les deux
se dérober
au moment
de la confusion


il comprit
que dorénavant
il y aurait de la confusion
dans tout contact




(Ludwig Steinherr, in Odeur de feu : 17 poètes d’Allemagne, trad. Rüdiger Fischer, Écrits des forges ; En forêt, 2008)


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