Un monde qui ne s'indigne plus de rien est un monde que la dignité n'intéresse plus.
(Bertrand Vergely, Petite philosophie pour jours tristes)Pas le temps de m'étendre longuement avant de partir. Si ce n'est pour le tour du monde, c'est du moins pour Tanger, d'où j'aurais dû partir. Une occasion de découvrir en tout cas un autre monde. Ai fait de belles lectures ces temps-ci et vu de beaux films. En vrac, De mémoires d'ouvriers, un docu français, où l'on apprend, pour ceux qui en doutent encore, que le prolétariat est bien vivant. En lecture, une nouvelle de Jack London, Grève générale, est saisissante. Les poèmes de Jean-Pierre Verheggen, Poète bin qu'oui, poète bin qu'non, montrent que le poésie a encore de beau jours devant elle, là aussi, pou ceux qui en douteraient. Un roman de Thierry Périssé sur la descente aux enfers, quand on n'a plus rien : La caravane des oubliés. Un film belge sur les trafics d'hormone, Bullhead et celui de Philippe Faucon, La désintégration, sur la naissance d'un terroriste, illustrent deux plaies contemporaines. Enfin, avant mon départ, le très beau dessin animé français, Le tableau, poétique, imaginatif, sensible, superbe, qui m'avait été recommandé par une amie, et qui m'a donné envie de retourner à Venise. Je rends grâce au cinéma Utopia qui assure une longue vie aux films, car il est sorti en décembre. Enfin, le livre de Bertrand Vergely, Petite philosophie pour jours tristes, qui m'a accompagné pendant plusieurs jours, avec un constant bonheur : "L'absence fait ressentir la présence. Elle révèle combien on aimait sans le savoir. On était lié à l'autre plus qu'on ne pense. Le départ nous le fait ressentir".
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