De toute son existence, mon père n’a jamais fermé la portière de la moindre voiture. Ma mère verrouille sa maison à cinq heures du soir. Deux visions du monde.
(Alba Donati, La librairie sur la colline, trad. Nathalie Bauer, Globe, 2022)
Voilà que le mois de juillet s'avance, que les jours ont commencé à raccourcir, que le temps est toujours médiocre, mais que je me sens bien ! Je continue mes lectures en EHPAD, les personnes très âgées (moyenne d'âge 95 ans) commencent à me bien connaître. Je choisis des textes narratifs brefs entrecoupés de poèmes ; lundi dernier, ils étaient un homme et six femmes (3 en fauteuil roulant), je leur ai donné du Christian Bobin, Paul Auster, Jean-Philippe Blondel, et des poèmes de Victor Hugo. Et, entre chaque lecture, je les ai laissé parler, à la fois de ce qu'ils venaient d'entendre et de ce qui leur passait par la tête. C'était sympa, une bouffée d'air venue de l'extérieur et très appréciée.
J'ai retrouvé les documents de mes cyclo-lectures et vous livre un des poèmes qui avait fait un tabac auprès des auditeurs. J'avais dû, sur leur demande, relire une deuxième fois cette berceuse en fin de lecture.
Dors mon enfant
Dors mon enfant dors
Quand tu dors
Tu es beau
Comme un oranger fleuri
Dors mon enfant dors
Dors comme
La mer haute
Caressée par la tempête
De la brise
Qui vient mourir en woua woua
Au pied de la plage sablonneuse
Dors mon enfant dors
Dors mon beau bébé noir
Comme la promesse
D’une nuit de lune
Au regard de l’aube
Qui naît sur ton travail
Dors mon enfant dors
Tu es si beau
Quand tu dors
Mon beau bébé noir dors
Eblongué Epanya YONDO
(Kamerun ! Kamerun ! Présence africaine, 1960)
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