dimanche 29 mars 2020

29 mars 2020 : la chanson du mois


Le spectacle d’un grand malheur n’est-il pas d’un réconfort inavouable ? Avouons-le !
(Serge Rezvani, Ultime amour, Les Belles lettres, 2012)


Dans "L'éclipse", Serge Rezvani racontait la maladie d'Alzheimer de sa femme Lula, morte en 2004, après une longue dégradation qui avait anéanti quasiment l'écrivain.

Ce nouvel opus, Ultime amour (Les Belles lettres, 2012), raconte son retour à la vie, alors qu'il se considérait comme un mort-vivant. C'est la rencontre de Marie-Josée Nat en 2005, l’actrice de Élise ou la vraie vie, qui va lui faire remonter la pente. Le livre est en effet une ode à sa nouvelle muse qui devient son épouse, qui l'aide à tirer un trait sur le récent passé destructeur, qui va aussi l'aider à se débarrasser des parasites qui, sous couvert d'avoir été les aides-soignants de Lula pendant ses dernières années, et après l'avoir largement dépouillé financièrement, cherchaient à s'accaparer son domaine des Maures, soutenus par deux voisines et une avocate perverses.
L'auteur revient ici longuement sur les dernières années de Lula, entremêlant les épisodes ténébreux d'Alzheimer avec le retour lumineux à la vie avec Marie-Jo, à la peinture, à l'écriture, à la musique aussi : le livre s’ouvre sur la chanson "Marie-Merveille" et se referme sur une autre chanson : "Je suis d'un autre monde".
C'est un livre d'amour, comme tous ceux que Rezvani a consacrés à Lula. C'est tout bonnement magnifique, bouleversant même, il faut le déguster lentement. C’est aussi un livre qui fait du bien à tous ceux et toutes celles qui ont la tentation de sombrer dans la dépression après un grand malheur (ou pourquoi pas, dans le confinement) : oui, on peut remonter la pente, à condition d’être ouvert au monde et à l'amour.

Marie-Merveille
 
J’ai cru ma vie finie
Bien avant toi ô Marie-Jo
J’ai cru fini l’amour
Très loin de toi ô Marie-Jo

Marie-Jo Marie-Jo Marie-Jo
Marie-Merveille
Toi qui vivait sans moi
Là-haut à Bonifacio
Marie-Jo Marie-Jo Marie-Jo
Marie-Merveille
Ton si beau sourire
À la proue de Bonifacio

Morte dans mes bras
Celle qui fut ma vie
J’ai tant souhaité mourir
Avant que tu viennes à moi

Marie-Jo Marie-Jo Marie-Jo
Marie-Merveille
Comment aurais-je
Pu espérer revivre par toi
Marie-Jo Marie-Jo Marie-Jo
Marie-Merveille
Sur ton beau rocher
Bleu là-bas tu m’as tendu les bras

Ton ciel si lumineux
Là-haut face à la Sardaigne
Ton beau ciel si heureux
Pour moi ô Marie-Jo

Marie-Jo Marie-Jo Marie-Jo
Marie-Merveille
Je t’ai prise dans mes bras
Là-haut ô Marie-Jo
Marie-Jo Marie-Jo Marie-Jo
Marie-Merveille
J’ai repris vie par toi
Là-haut à Bonifacio

Perdue était ma vie
Très loin de toi ô Marie-Jo
Perdu pour moi l’amour
Avant toi ô Marie-Jo

Marie-Jo Marie-Jo Marie-Jo
Marie-Merveille
Et que grandisse en nous
Chaque jour notre jeune amour
Marie-Jo Marie-Jo Marie-Jo
Marie-Merveille
Et que n’en finisse jamais en nous
l’étonnement de notre amour

Aucun commentaire: