Tout
doit aller de plus en plus vite. La moindre interruption pourrait
nous donner l’occasion de penser ! Ce serait trop dangereux !
(Christiane
Thébert, Perdre le nord,
Théâtre du Sentier, 2016)
Premier
jour de l’été. J’ai accompagné Huguette (bientôt 84 ans) avec
d’autres habitants de la Tour Mozart au repas de fête organisé
par la Résidence sénior toute proche Le Petit Trianon, dont le
restaurant est ouvert à tous. Menu assez quelconque, mais ambiance
chaleureuse, avec un jeune chanteur qui nous abreuva d’un
pot-pourri de ritournelles des années 50 à 80, de Piaf à
Christophe, en passant par Brel, Aznavour, Jo Dassin, Julien Clerc,
Trénet, Béart, etc. accompagné par la musique enregistrée sur son
ordinateur. Résultat : il était inutile de parler à table, on
ne s’entendait pas. Et on a fêté la doyenne, une vieille dame de
104 ans, toujours valide physiquement et mentalement. Merveilleux !
Ce fut suivi d’une projection d’un petit film de 15 minutes où
on voyait des résidents filmés avant et après maquillage ou
rasage, pour montrer que la beauté n’a pas d’âge. Plutôt
sympa...
la résidence, nous mangions en plein air sous un Tivoli rajouté sur les pelouses
Une
fois rentré, j’ai fait la sieste avant d’aller en ville. On
donnait à la télé le match France-Pérou et des écrans
s’étalaient jusque sur les terrasses. Vite, je suis allé m'enfermer au
cinéma tout proche (Utopia) pour voir Une prière avant l’aube,
qui raconte l'histoire d’un jeune Anglais drogué et dealer prisonnier en
Thaïlande, qui trouve la rédemption par la boxe thaï. Film très dur, notamment sur les
conditions de survie dans les prisons thaïlandaises. À déconseiller
aux âmes sensibles (d'ailleurs interdit aux moins de seize ans). Mais à ne pas ignorer, d’autant qu’il est
tiré des mémoires du jeune homme en question, Billy Moore, un
Anglais qui avait échoué par là-bas dans les années 90 :
film franco-britannique tourné aux Philippines, c’est
impressionnant.
Sorti
de la salle, j’enfourche Rossinante (car je n’aurai mon Bucéphale
que demain) et je tombe sur
des rues encombrées par la Fête de la musique. Un monde fou,
beaucoup de bruit, comme le signalait un quidam qui se promenait avec
une pancarte que je n’ai pas pu photographier, faute d’avoir
emporté mon appareil, mais qui disait ceci :
- FAITES DE LA MUSIQUE
PUTAIN
PAS DU BRUIT
au
risque de faire écharper par la foule en délire... Obligé de
pousser le vélo à la main jusqu’au Grand-Théâtre, je me disais
que nous étions au moins deux à penser ainsi, car c’était à qui (groupes sur les places ou dans la rue, bistrots et cafés)
aurait les baffles les plus tonitruantes pour nous asperger de sons,
disons par euphémisme assez peu mélodieux et qui auraient
nécessité, si j’avais voulu rester par là, que je sorte mes
bouchons auriculaires...
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