"Un
tête-à-tête éternel", dira-t-il, dans la solitude de sa cellule,
"avec le fantôme de celle qui n'était plus". Elle est morte,
mais elle reste "la compagne chérie de ses jours et de ses
nuits".
(Alain
Decaux, Blanqui l'insurgé,
Librairie académique Perrin, 1976)
Voilà
donc six ans que Claire est partie au pays du grand repos. Je parle
toujours souvent d'elle, tant elle est présente dans mon esprit,
tant elle est toujours au plus profond de moi. Et sa dernière année
est inscrite dans mon cœur, cette année douloureuse, où, à
l'instar de la romancière anglaise Jane Austen, "désormais
– à l'issue de quels conflits intérieurs secrets ? On en est
réduit aux conjectures –, elle avait le calme de ceux qui ont
affronté et accepté leur fin imminente" (David
Cecil, Un portrait de Jane Austen,
trad. Virginie Buhl, Payot, 2009).
Aujourd'hui
même, sont au bord de mes lèvres deux chansons que je chante
intérieurement : Dis, quand reviendras-tu ?
(de Barbara), que vous connaissez tous, et dont je n'ai pas besoin de
rappeler les paroles, et Le vieux Jo,
cette chanson que j'aimais chanter avec les petits colons quand
j'étais moniteur en colonie de vacances ; chanson sans doute
inspirée du folklore négro-américain. Peut-être ne la
connaissez-vous pas ? Claire aimait et chantait parfois avec moi ces deux chansons.
Ils
ne sont plus les beaux jours de l'amitié ;
Tous mes amis ont quitté les cotonniers.
Ils sont partis au pays du grand repos.
J'entends leurs douces voix chanter : Eho, vieux Jo !
Me voilà, me voilà ! Tout brisé par les travaux,
J'entends leurs douces voix chanter : Eho, vieux Jo !
Pourquoi pleurer quand mon cœur est toujours gai ?
Pourquoi gémir ? Ils ne peuvent revenir.
Depuis longtemps ils sont tous partis là-haut :
J'entends leurs douces voix chanter : Eho, vieux Jo !
Me voilà, me voilà ! Tout brisé par les travaux,
J'entends leurs douces voix chanter : Eho, vieux Jo !
Où sont-ils donc les amis qu'on aimait tant
Et ces enfants qu'on berçait si doucement ?
Ils sont heureux ! Près d'eux je serai bientôt.
J'entends leurs douces voix chanter : Eho, vieux Jo !
Me voilà, me voilà ! Tout brisé par les travaux,
J'entends leurs douces voix chanter : Eho, vieux Jo !
Tous mes amis ont quitté les cotonniers.
Ils sont partis au pays du grand repos.
J'entends leurs douces voix chanter : Eho, vieux Jo !
Me voilà, me voilà ! Tout brisé par les travaux,
J'entends leurs douces voix chanter : Eho, vieux Jo !
Pourquoi pleurer quand mon cœur est toujours gai ?
Pourquoi gémir ? Ils ne peuvent revenir.
Depuis longtemps ils sont tous partis là-haut :
J'entends leurs douces voix chanter : Eho, vieux Jo !
Me voilà, me voilà ! Tout brisé par les travaux,
J'entends leurs douces voix chanter : Eho, vieux Jo !
Où sont-ils donc les amis qu'on aimait tant
Et ces enfants qu'on berçait si doucement ?
Ils sont heureux ! Près d'eux je serai bientôt.
J'entends leurs douces voix chanter : Eho, vieux Jo !
Me voilà, me voilà ! Tout brisé par les travaux,
J'entends leurs douces voix chanter : Eho, vieux Jo !
Et
je ne résiste pas à vous proposer, en complément, un des textes de
mon nouveau manuscrit, La
nouvelle Eurydice,
qui est un bouquet de poèmes offerts à Claire, qui m'ont tous
été
inspirés pendant
mon voyage en cargo de 2013, et que j'ai longuement retravaillés
depuis, et encore révisés lors de mon dernier voyage, cette
année, au
milieu du Pacifique :
je
veux aller plus loin dans la mer des Sargasses
pour
élever tes mains sur mon front oublieux
tu
m'aideras à porter le fardeau de l'absence
comme
au temps des fruits d'or
la
lune va jouer dans le ciel du volcan
où
nous délivrerons l'essaim de notre ardeur
vois,
j'y repense encore
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire