lundi 11 juin 2012

11 juin 2012 : Louise et Cie


Ce que je réclame de vous qui vous donnez comme mes juges, c’est le champ de Satory où sont tombés nos frères…
(Louise Michel, discours à ses juges)

Me voici donc à Paris depuis deux jours. Quelques nouvelles brèves.

Je n'ai donc pas voté aux élections, et fais partie des presque 43 % d'abstentionnistes. Je ne regrette rien, même si je sais que c'est au premier tour que l'on peut voter pour le candidat le plus proche de soi, au second, c'est forcément un vote "utile", surtout pour moi qui suis si spécial et ne me reconnais jamais dans les deux grands partis ! Tiens, le plus drôle, c'est que j'ai vu à Paris sur les panneaux électoraux, des affiches pour un nouveau parti que j'ignorais, mais qui aurait des ramifications européennes, et même déjà des députés en Suède : le Parti Pirate qui a d'ailleurs son site auquel je vous renvoie, http://partipirate.org. Je connais même une personne qui a voté pour eux. Programme alléchant, très libertaire, presque anar, et qui donc ne peut que me plaire. Même s'il y a une contradiction entre anar et élection.

Je sors d'ailleurs de la lecture de la magnifique biographie Louise Michel, l'indomptable, écrite par Paule Lejeune, et publiée naguère aux Ed. des Femmes. Louise Michel est mon personnage historique préféré, et de loin ! Je suis d'ailleurs en train de préparer une étude sur l'écrivain Louise Michel pour ma série sur les femmes écrivains, série que j'espère achever en 2013. Elle y sera en bonne place et voisinera avec George Sand (marrant quand on sait ce que le bonne dame de Nohant écrivait des "pétroleuses"). Je tiens en effet Louise Michel pour un écrivain estimable : ses Mémoires, son ouvrage sur La Commune, sont dignes d'être lus et médités. J'apprécie aussi ses poèmes, d'un romantisme naïf. Evidemment, pour nos critiques petits-bourgeois, Louise Michel est quantité négligeable, comme presque tous les écrivains du peuple. J'espère pouvoir montrer qu'il n'en est rien, et qu'elle mérite le détour, dans le Guide Jipé des écrivains.

Et quel personnage ! Quand presque tous les Communards déportés en Nouvelle-Calédonie se mirent du côté du manche pour combattre les Canaques révoltés, elle seule comprit que les Canaques étaient les "Communards" de là-bas, prit fait et cause pour eux et les aida comme elle put. Elle apprit leurs chants, leurs légendes, les accueillit dans son école. Bref, je n'en dis pas plus pour le moment : vous n'aurez qu'à lire mon livre. Il est question d'elle aussi dans le nouveau et formidable roman de Didier Daeninckx, Le banquet des affamés, roman historique dont le héros est un autre Communard, Maxime Lisbonne. 

D'ailleurs, je profite de Paris pour écumer les librairies "révolutionnaires", rebelles, libertaires, j'en connais déjà trois : Quilombo, Publico et Résistances, sans doute y en a-t-il d'autres. Faut pas trop que je m'y attarde, car j'ai envie de tout acheter. J'y découvre des pépites. Des auteurs qu'on ne trouve pas ailleurs. Bon Dieu, ce que les librairies ordinaires sont petites bourgeoises ! Enfin, quelques-unes ont de temps en temps quelques livres de révolte. Mais c'est rare. Quel conformisme !

Et puis, il y a les bouquinistes des quais. J'y ai trouvé la meilleure édition, la seule complète, des Mémoires de Louise Michel, épuisée et introuvable sur internet, parue aux éditions Tribord à Bruxelles, dans la collection La Flibuste (décidément, Parti Pirate, La Flibuste, je n'en sors pas).

Louise, un beau prénom, il me semble que c'était un des prénoms de ma grand-mère...

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