Une tronçonneuse a résonné
et scié ton saule, pleureur.
Stridence en ton enfance, trouble
évidence, l'adolescence, au sol,
la souche a résisté.
(Georgette Power, danceplants en Ariège, hors commerce, 2019)
L'auteur, artiste (au contraire de George Sand, femme à pseudo masculin, il a choisi un pseudo féminin) rencontré récemment, m'a prêté ce petit livre d'artiste contenant des dessins et des vers. J'en ai extrait quelques vers pour introduite la chanson du mois, Mon enfance, de Barbara. Je n'ai jamais vu cette dernière sur scène, et je le regrette un peu. Elle fut un phare illuminant ma jeunesse, à l'instar de Jacques Brel (pas vu non plus sur scène) chez les hommes. Cette chanson, repassée à la radio ce matin, est une de ses chansons qui me parlent beaucoup. J'espère qu'il en sera de même pour vous.
MON ENFANCE
J'ai eu tort, je suis revenue
dans cette ville au loin perdue
Où j'avais passé mon enfance
J'ai eu tort, j'ai voulu revoir
le coteau où glissait le soir
Bleu et gris, ombres de silence
Et j'ai retrouvé comme avant
Longtemps après
Le coteau, l'arbre se dressant
Comme au passé
J'ai marché les tempes brûlantes
Croyant étouffer sous mes pas
Les voies du passé qui nous hantent
Et reviennent sonner le glas
Et je me suis couchée sous l'arbre
Et c'était les mêmes odeurs
Et j'ai laissé couler mes pleurs
Mes pleurs
J'ai mis mon dos nu à l'écorce,
l'arbre m'a redonné des forces
Tout comme au temps de mon enfance
Et longtemps j'ai fermé les yeux,
je crois que j'ai prié un peu
Je retrouvais mon innocence
Avant que le soir ne se pose
J'ai voulu voir
La maison fleurie sous les roses
J'ai voulu voir
Le jardin où nos cris d'enfants
Jaillissaient comme source claire
Jean-claude et Régine et puis Jean
Tout redevenait comme hier
Le parfum lourd des sauges rouges
Les dahlias fauves dans l'allée
Le puits, tout, j'ai tout retrouvé
Hélas
La guerre nous avait jeté là,
d'autres furent moins heureux je crois
Au temps joli de leur enfance
La guerre nous avait jeté là,
nous vivions comme hors-la-loi
Et j'aimais cela quand j'y pense
Oh mes printemps, oh mes soleils,
oh mes folles années perdues
Oh mes quinze ans, oh mes merveilles
Que j'ai mal d'être revenue
Oh les noix fraîches de septembre
Et l'odeur des mûres écrasées
C'est fou, tout, j'ai tout retrouvé
Hélas
Il ne faut jamais revenir
aux temps cachés des souvenirs
Du temps béni de son enfance
Car parmi tous les souvenirs,
ceux de l'enfance sont les pires
Ceux de l'enfance nous déchirent
Oh ma très chérie, oh ma mère,
où êtes-vous donc aujourd'hui?
Vous dormez au chaud de la terre
Et moi je suis venue ici
Pour y retrouver votre rire
Vos colères et votre jeunesse
Et je reste seule avec ma détresse
Hélas
Pourquoi suis-je donc revenue
et seule au détour de ces rues
J'ai froid, j'ai peur, le soir se penche
Pourquoi suis-je venue ici,
où mon passé me crucifie
Où dort à jamais mon enfance?
Pour l'écouter : https://www.google.com/search?client=firefox-b-e&q=barbara+mon+enfance+youtube#fpstate=ive&vld=cid:8f9fbe9f,vid:_4xxCULF3O4,st:0
PS : mon blog était à l'arrêt, suite à une mauvaise manœuvre de ma part : en voulant faire une page sur mon voyage de mai-juin à Londres, je l'ai effacée et n'ai pas eu le courage de la recommencer ! Je vieillis.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire