Découvrir un livre, cela signifie s’affranchir des nécessités du quotidien, arracher sa propre vie à l’ici et maintenant et la replanter ailleurs le temps de la lecture.
(Thomas Montasser, Une année particulière, trad. Leila Pellissier, Presses de la Cité, 2016)
C'est toujours un grand plaisir de découvrir des auteurs nouveaux, anciens ou récents. Les bibliothèques publiques peuvent jouer un grand rôle dans cette découverte, comme le passage en librairie, les boîtes à livres, la famille et les amis, la radio ou les médias, la famille ou les amis. Je viens de découvrir Fabienne Radi, artiste suisse et aussi écrivain, dont le livre Notre besoin de culotte est impossible à rassasier, emprunté à la médiathèque de Bordeaux, m'a touché. Le titre est un pastiche amusant du petit livre de Stig Dagerman, Notre besoin de consolation est impossible à rassasier, que mon ami Philippe avait traduit et dont il m'avait conseillé la lecture.
Ici, on navigue en plaine fantaisie : on trouve de brefs récits, quelques poèmes, des essais légers, avec en arrière-plan le souci de trouver des formes nouvelles. Fabienne Radi est artiste et ça se voit.
Je vous propose un extrait des 9 pensées immobilières, texte qui m'a particulièrement étonné :
1
Je pleure dans les chaumières
Tu sanglotes dans les manoirs
Elle renifle dans les chalets
Nous soupirons dans les grands ensembles
Vous geignez dans les palaces
Ils se lamentent dans les bungalows
2
Comme on fait son nid on se mouche
4
HLM : hachez-les menu
6
Dans le mot niche il y a chien
7
FAISONS DU FEU DANS LA CHEMINÉE !
HABITONS CHEZ NOS PARENTS !
CONSTRUISONS DES CHÂTEAUX EN ESPAGNE !
CASSONS LA BARAQUE !
BALAYONS DEVANT NOS PORTES !
POSONS NOS CULS SUR LA COMMODE !
SORTONS DU PLACARD !
AYONS DU MONDE AU BALCON !
8
Avant-toit mais après vous
...
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire