9 mai 1922 : Il me semble que ma solitude n’est ni plus grande ni plus profonde que celle d’autrui. Chacun de nous est solitaire et réduit à soi-même. Chacun de nous est une énigme. Chacun de nous se dissimule sous mille voiles et quelle différence y a-t-il entre une personne solitaire et une autre, excepté que l’une exprime sa solitude et que l’autre la garde secrète ?
(Khalil Gibran, Lettres d’amour, trad. Claude Came et Anne Durouet, Librairie de Médicis, 1996)
Eh bien, me voici de retour de ma longue vadrouille en solo qui m'a mené d'abord à Lamalou-les-Bains (pour voir ma sœur Monique et son mari), puis à Montpellier (pour le Festival de cinéma Cinémed et pour l'exposition de Jean-Pierre Allano), et enfin à Nice (pour revoir mon ami de jeunesse Alain, pas vu depuis 2023). Le tout en train. Voyage tranquille, où j'ai pu éprouver la solidité de la qualité de ma solitude, autant que les contacts que j'ai pu lier. Je continuerai donc mes vadrouilles autant que mon état de santé le permet. D'ailleurs, rien que pour aller vois mes enfants et leur famille, ma fille en Angleterre, et mon fils presqu'en Suisse, ça m'oblige à de longs déplacements. Et je ne vais pas cesser d'aller voir le reste de ma famille et de ma belle-famille, et tous mes amis, disséminés à travers la France.
Aujourd'hui, je vais simplement évoquer le Cinémed. J’ai envie de dire que ce fut un grand cru : presque tous les films que j’ai vus étaient de bons, voire d’excellents films. Un certain nombre d’entre eux vont sortir dans les mois qui viennent et j’aurai peut-être envie de les revoir et d’y entraîner des amis à ma suite. Les films en compétition, les films en avant-premières, les documentaires, les films d’animation, les courts métrages se côtoyaient, auxquels s’ajoutaient les rétrospectives : Dino Risi, Raymond Depardon, Fernando León de Aranoa, dont j’ai vu (ou revu avec plaisir) respectivement quatre, un et deux films.
Il se trouve que Les dimanches de Alauda Ruiz de Azua, a obtenu l'Antilope d'or, la plus haute récompense. C'est un très beau film sur une famille espagnole dont la fille prend la décision de se faire bonne sœur ! Thème donc très inhabituel, surtout à notre époque de déchristianisation voire d'anti-religion massive. Autre film de consonance espagnole mais réalisé par la Marocaine Maryam Touzani, Rue Malaga se passe à Tanger dans la communauté hispanique de cette ville. Une vieille Espagnole (géniale Carmen Maura) née à Tanger mène une retraite paisible quand sa fille débarque en annonçant qu'elle va vendre l'appartement où la mère a toujours vécu.
Le film italien Gioia mia, de Margherita Spampinato : narre un été passé entre un jeune garçon et sa grand-mère. Encore un film de famille, Cette magnifique leçon de vie mêle tradition et modernité, Jeunesse et vieillesse, Lenteur et vitesse. Lent apprivoisement de l'un à l'autre, Ce fut ma découverte préférée. Mais le cinéma italien explorait déjà ce thème dans les années 60, J'ai vu aussi un film rarissime de Dino Risi Le jeudi, Il raconte la rencontre entre un père (Walther Chiari) esseulé. Sa femme l'a quitté à cause de ses fanfaronnades et mensonges imbéciles. Il n'a pas vu son fils depuis cinq ans. On le lui confie pour une journée seulement. Comédie un peu amère.
J'ai vu beaucoup d'autres films, mais j'en parlerai à l'occasion de leur sortie en France, s'ils sortent.




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