mardi 13 décembre 2022

13 décembre 2022 : le poème du mois : Émile Verhaeren

 

Ai-je jamais envié le pain blanc et le bon lit et le bruit qu’on appelle la gloire ? Non, le ciel m’est témoin ! La preuve : quand je les ai eus, je ne les ai pas appréciés.

(Panaït Istrati, Correspondance entre Panaït Istrati et Nikos Kazantzaki, 1932-1935)



C’est en nous promenant à Boves, près d’Amiens, que soudain je dis à Catherine le long d’une rivière les premiers vers de ce poème d’Émile Verhaeren que ma sœur Mari-France apprit à l’école primaire, en 1964, je pense, elle avait 8 ans et demi. Je le lui faisais réciter, et bientôt je le sus aussi. Je viens de m’apercevoir qu’on ne donnait aux enfants petits que les deux premières strophes de ce poème, fort long, et que vous trouverez facilement en intégralité sur internet. Mais ces strophes se suffisent à elles-mêmes, à mon avis, les sonorités, le rythme, évoquent bien un petit cours d’eau, Ce sera le poème du mois dédié à mes amies Catherine (Amiens) et Christine (Plescop en Morbihan) et à ma petite fille, Sasha.


Le chant de l’eau (Émile Verhaeren, Les blés mouvants, 1912)

le voici dit :

https://www.youtube.com/watch?v=1Y9nGVOvWOM


L’entendez-vous, l’entendez-vous
Le menu flot sur les cailloux ?
Il passe et court et glisse
Et doucement dédie aux branches,
Qui sur son cours se penchent,

Sa chanson lisse.

Là-bas,
Le petit bois de cornouillers
Où l’on disait que Mélusine
Jadis, sur un tapis de perles fines,
Au clair de lune, en blancs souliers,
Dansa ;
Le petit bois de cornouillers
Et tous ses hôtes familiers
Et les putois et les fouines
Et les souris et les mulots
Écoutent
Loin des sentes et loin des routes
Le bruit de l’eau.



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