lundi 25 mars 2013

25 mars 2013 : cargo 10 : escales 3, échecs et pélicans


L'échange n'est que trace en voyage. Les rencontres sont furtives, car le voyageur ne fait que passer, par définition. Les relations n'en ont pas moins de valeur, et les liens que l'on tisse, même superficiels et éphémères, ne sont pas illusoires.

(Daniel Herrero, Partir : éloge de la bougeotte)



La dernière escale du voyage aller fut Callao, le port de Lima, où Jean est descendu pour ne pas remonter. Finalement, je suis allé à Lima, non sans appréhension, car Janet, vu l'heure tardive du feu vert (midi) a refusé. J'ai donc suivi Jean, nous avons pu prendre le même taxi qui l'a déposé chez son hôtesse, une superbe villa coloniale aristocratique des beaux quartiers. 

presque en face de la maison où Jean a loué une chambre, un superbe flamboyant

Adios, Jean, tu as été un compagnon presque parfait, nous nous sommes bien amatelotés ensemble, comme il est écrit chez Édouard Corbière ! On a bien ri, ce qui fait du bien, on ne s'est pas trop imposé l'un à l'autre, respectant la liberté de chacun. Qui sait, on se reverra ?

Puis le taxi m'a laissé devant la cathédrale, en compagnie d'un chaperon-cicerone qui parlait autant anglais que moi espagnol, et qui ne m'a pas laissé seul un instant. J'ai donc visité un peu le centre ville, franchement, c'est pas mieux que Guayaquil, et même plutôt moins bien ! Si l'on ôte deux ou trois églises, le Palais présidentiel et le Palais de justice, et quelques bâtiments monumentaux de la Place centrale, c'est plutôt sinistre, même les rues piétonnes, à l'exception de l'endroit où sous des parasols les joueurs d'échecs font des tournois.

joueurs d'échecs
 

J'ai assisté à la relève de la garde présidentielle, en habit chamarré, et au pas de l'oie. 

la garde avant la relève (que j'ai filmée et rajouterai plus tard)

 Lima fait avec Callao une conurbation immense de plusieurs millions d'habitants. Une partie de l'agglomération ressemble à celles de Sicile ou de Crète, c'est-à-dire avec maisons et immeubles inachevés, mais déjà habités. Mais la végétation est luxuriante et il y avait dans le quartier de Jean de superbes flamboyants. J'ai trouvé un endroit d'où envoyer un message internet ; visiblement, on y recycle nos vieux ordinateurs, ça faisait un bail que je n'avais pas vu d'aussi vieux écrans style années 90. De plus, le clavier était espagnol, les lettres pas placées au même endroit, et nos lettres avec accent absentes, aussi, mon message a-t-il été bref !

Et soudain, avant d'aller sur internet, quand j'ai voulu me servir à un distributeur bancaire, craignant de n'avoir pas emporté suffisamment de dollars, je me suis rendu compte que j'avais totalement oublié mon code bancaire, le trou noir, complet, absolu. Je me souvenais très bien de celui de ma précédente carte de la Banque populaire de Poitiers, mais de celui de Bordeaux, néant. Il ne m'est revenu que bien plus tard...

  Deux jours plus tard, nous sommes arrivés à Paita, très joli petit port de pêche. 

bateaux de pêcheurs à Paita
 
Un seul quai pour les cargos et une seule grue, c'est minuscule. De ce fait pour décharger les conteneurs du cargo, on utilise pour la première fois les grues du cargo, qui sont au nombre de trois, et dont jusqu'à présent, je ne soupçonnais pas l'utilité. Chaque grue soulève deux conteneurs en même temps. Bien sûr, les dockers les agrippent manuellement à la grue. 

les dockers au boulot fixent les conteneurs au cordage des grues
 

Et des dizaines de pélicans sur le quai, avec une quantité impressionnante de leurs fientes ! 

la horde de pélicans, les taches blanches sont de la fiente

On va rester à Paita toute la journée, et donc Janet a envie d'y aller. C'est si petit qu'on n'a pas besoin de taxi, on peut y aller à pied.

Et voilà, nous y sommes partis, très tôt pour éviter le soleil brûlant de l'après-midi, et de 9 h 15 à 11 h 30, nous avons marché, déambulé, sommes sortis avec le moins de formalités administratives depuis le début (oui, là, on aurait pu faire pénétrer des marchandises prohibées sur le cargo, pas la moindre fouille), avons longé la plage et sa bordure de cocotiers, 

cocotier en bordure de l'avenue de la plage 
sommes entrés dans l'église, et sur la place de l'église, il y avait un groupe de la jeunesse adventiste qui palabrait, apparemment pour recruter du monde pour aller nettoyer la plage. Paita est un petit port de pêche, paisible, où les taxis-voitures sont remplacés par des motos-taxis tricycles qui pullulent. 

sur l'avenue de la plage, les motos-taxis tricycles

Nous n'en avons pas pris, vu la faible distance à parcourir, 500 m du port au centre ville. Dans une échoppe d'artisanat, Janet a acheté des épées en « ivoire » d'espadon, une grande et une petite. « It's the last time for me ! », me dit-elle, pour justifier cet achat coûteux : elle a marchandé !

artisanat où Janet a acheté ses épées


En repassant sur la plage, au retour, la jeunesse adventiste procédait au grand nettoyage.

au boulot !

Bien entendu, nous avons photographié et même filmé les pélicans qui semblaient nous attendre et ne s'envolaient vraiment qu'au tout dernier moment.

bon vol, balourd !


Voilà pour les escales ; ensuite, nous ne sommes pas descendus à Guayaquil, par contre, nous avons de nouveau fait l'excursion à Carthagène, cette fois avec Jochen.

de retour à bord, je photographie un pélican à travers un des hublots de notre mess


À suivre...

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