vendredi 31 janvier 2025

31 janvier 2025 : Le poème du mois, Saadi:

 

Tu secours mais tu aides les autres. Être un bon chrétien, c’est ça mon fils. Ce n’est pas aller à l’église. C’est donner de sa personne, c’est donner de son temps, car Dieu nous a faits égaux. Il faut que tout le monde le sache. Il faut amener sa parole et sa bonté à tous.

(Jérôme Peyrat, Poing noir, Salto, 2018)

 

Comme poème du mois, j'ai choisi un texte du poète du Moyen âge persan Saadi, auteur du Gulistân (Jardin des roses) et du Bustân (Jardin des fruits). Saadi a beaucoup influencé les écrivains français du XIXème et du début du XXème siècles. Ce texte représente le meilleur des petits apologues moraux du Bustân. Il m'inspire beaucoup dans la vie de tous les jours.

 

La médisance et la délation

 

Un jour à Safa, quelqu'un vint dire à un soufi : 

" Ne sais-tu pas ce qu'un tel dit de toi en ton absence ?

— Frère, répondit le soufi, garde le silence, il est plus sage d'ignorer ce qu'un ennemi a pu dire. Colporter des propos hostiles, c'est se montrer soi-même plus malveillant que celui qui les a tenus, et celui-là seul peut faire à un ami de telles confidences, qui s'est ligué secrètement avec son ennemi. Jamais les outrages qu'un adversaire m'adressait n'ont pu jeter le trouble dans mon cœur, mais toi qui vient me révéler les secrètes perfidies de mes détracteurs, tu es cent fois plus acharné contre moi. Le délateur ranime les iniquités assoupies, il fomente la haine au cœur des hommes de paix. Fuis aussi loin que possible d'un compagnon qui dit à la discorde : "réveille-toi". Mieux vaut languir au fond d'un cachot, les fers aux pieds, que de porter partout le trouble et la discorde. L'inimitié entre deux hommes est comme le foyer auquel le délateur apporte sans cesse un nouvel aliment. "



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