mardi 18 avril 2017

18 avril 2017 : aux urnes, citoyens !


Les réformes qui viennent d’en haut s’annulent dans les sphères inférieures grâce aux vices de tous, au désir avide des fonctionnaires de s’enrichir en peu de temps et à l’ignorance du peuple qui consent à tout.
(José Rizal, Au pays des moines, trad. Henri Lucas et Ramon Sempau, Stock, 1899)

Il faut bien céder aux sirènes, et parler un peu politique, puisque tout le monde en parle. 
  
Un des slogans les plus virulents (et pertinents ?) de mai 68
Affiche trouvée sur internet
 
Enfin, on parle d’élire un président, ce qui a peu à voir avec la vraie politique, qui est celle d’assurer le bien commun à l’ensemble de la population en place, d’accueillir ceux qui fuient leurs pays pour tout un tas de raisons (guerres, dictatures, famines, etc.) dont la plupart relèvent de nos fautes politiques, puisque au lieu d’aider au développement réel de ces pays, nous nous servons outrageusement de leurs matières premières, nous leur imposons des cultures d’exportation au détriment des cultures vivrières, nous fourguons nos surplus d’armes à leurs dirigeants et nous formons leurs policiers à les réprimer sauvagement. La vraie politique n’est pas non plus de distribuer des légions d’honneur à des roitelets à qui nous vendons des armes dont, hélas, ils se servent, aussi bien contre leur propre peuple que contre les peuples voisins.
Ah ! Elle est belle, notre démocratie, et en plus, on voudrait l’exporter ! Déjà, chez nous les élections sont des mascarades éhontées, pas tellement chez les petits candidats d’ailleurs, mais chez les prétendus gros, ceux dont on parle sans arrêt, et tant pis si les petits aussi disent des vérités, si Poutou, lors du débat à onze, a montré que le roi était nu, à tel point que les autres "grands" n’ont plus voulu d’un second débat à onze, que j’attendais avec impatience, étant dans l’avion lors du premier !
Je fais tout à fait confiance aux journalistes, à leur mauvaise foi, et aussi au fait qu’ils sont payés grassement (pas envie de perdre leur emploi) par les gros pontes qui contrôlent la presse et les médias, et à leurs questions vicieuses pour que les prestations des petits candidats soient rendues ridicules (certains le sont sans qu’on les pousse beaucoup). On verra ce qu’il en est avec les gros candidats, qu’ils vont forcément prendre avec plus de pincettes. Sauf peut-être Mélenchon, devenu la bête noire de toute une presse aux ordres, depuis que les sondages (alors, ceux-là, oui, seraient à prendre avec des pincettes, ils sont calculés pour fabriquer l’opinion, et non pas pour la refléter) le donnent presque au second tour ! Et alors, pourquoi pas ? ? ? 

 
Pour ma part, j’ai lu cet hiver des bouquins de Mélenchon : j'ai dévoré Le hareng de Bismarck, son pamphlet anti-européen et anti-allemand, formidablement documenté, et son libre biographique d’entretiens Le choix de l’insoumission, où il raconte son parcours. Et bien sûr, L’avenir en commun, le livre-programme du candidat Mélenchon, rédigé par plusieurs dizaines de personnes au cours de multiples réunions. Je viens cet après-midi d’acheter son nouveau livre (un titre à la Sénèque), De la vertu, et ai été ravi de voir derrière moi un tout jeune homme qui achetait L’avenir en commun. J’avais peur qu’il n’y ait que des vieux cons dans mon genre qui votent Mélenchon, mais non, il attire aussi des jeunes. Faut dire que ses meetings sur youtube font un tabac ! Ça risque d’ailleurs d’être mon dernier vote. Car, s’il ne passe pas au premier tour, je compte bien mettre un second bulletin Mélenchon au deuxième tour, même si ce sera considéré comme nul. Je n’ai pas envie de voter blanc, mais de voter selon mon cœur ! J’en ai marre aussi de voter contre ! 

 
Et Mélenchon a raison, cette monarchie présidentielle est à bout de souffle, elle nécessiterait une refonte complète. Après, je serai trop vieux, je considère que c’est aux jeunes de décider de leur avenir ; moi, je n’en ai plus, ou si peu ! Ah ! s’il était élu, ça changerait tout, il me redonnerait goût à la vie politique...
Mais voici mes pronostics (en l’absence de tout attentat avant le premier tour, car sinon, Le Pen aura un boulevard ouvert devant elle et pourra dire « merci » aux islamistes) :
optimiste : 1 Mélenchon 2 Macron
pessimiste : 1 : Le Pen 2 : Fillon
Car les mis en examen n’ont pas dit leur dernier mot, loin de là. La corruption a atteint un tel niveau, et hélas, les admirateurs de nos deux tourtereaux les admirent justement parce qu’ils ont fait ce qu’ils ont fait – et ce qu’ils voudraient bien faire, eux aussi. Ils se contentent de jouer au loto et de perdre.
C’était mon jour sans illusion et mon côté anar ! Et de vérité : je ne vois pas pourquoi je cacherai pour qui je voterai ! Le secret des urnes a bon dos... Y en a qui ont honte de voter Le Pen et qui ne le disent pas, même aux instituts de sondage, ce pourquoi elle fait toujours des scores meilleurs...

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