lundi 8 mars 2021

8 mars 2021 : le poème du mois : Philippe Forcioli

 

Les voyages sont ceux faits sur la mer avec des bateaux, pas avec les trains. L’horizon doit être vide et doit détacher le ciel et l’eau. Il ne doit y avoir rien tout autour et l’immensité doit peser au-dessus, alors c’est le voyage.

(Erri De Luca, Le jour avant le bonheur, trad. Danièle Valin, Gallimard, 2010)


 


Je ne sais pas si j’ai déjà posté ce poème que je retrouve dans mes archives de poèmes aimés. Mais comme je suis en pleine nostalgie (notamment de mes voyages en cargo, cf la citation d’Erri De luca), je le poste (à nouveau peut-être) :


Comme elles me sont amies les étoiles

ô qu’il m’est compagnon le soleil

et le mer et le vent

et les voix et les voiles

et l’amour et le chant et les moissons pareilles

sur ma lèvre une goutte de lumière cligne

c’est le feu si petit de l’amitié qui chante


ton absence en moi a ouvert une déchirure

mais cette plaie vive se transforme en sillon

une fois passée l’avenue des chagrins

qu’y planterai-je

un arbre

ou des fleurs inutiles cueillies sur les chemins ?


une simple chanson s’est posée sur mes lèvres

et tout me persuade qu’il faut rendre

qu’il faut se rendre

rien ne nous appartient


(Philippe Forcioli, Routes de feuilles, G. Berenèze, 2008)

 


 

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