vendredi 11 décembre 2020

11 décembre 2020 : culture en berne 1

 

cinéma : à la fois témoignage social, politique, culturel et geste sacré, geste de sacralisation du réel dans une esthétique de la transfiguration.

(René de Ceccaty, Pasolini, Gallimard, 2005)


Eh bien voilà, tout ce que je prévoyais est arrivé : nos tristes sires n’ont rien trouvé de mieux que de continuer à fermer les lieux culturels de convivialité, à la fois culturelle (théâtres, cinémas, opéras, salles de concert, cirques, etc., même les bibliothèques vivotent et certainement vont avoir des statistiques catastrophiques cette année) ou dédié à l’épanouissement du corps (salles de sports, piscines, cours de danses diverses, et jusqu’aux stations de ski et patinoires!!!). Où va-t-on ?

J’ai trouvé dans ma boîte aux lettres électronique ce message du Ciné 32, association qui regroupe l’ensemble des cinémas du Gers, et je vous la soumets :

« Un peu déboussolés ce matin…

« Nous étions prêts. Avec un beau programme sur 3 semaines, 2 débats, 5 avant-premières, une offre de films diversifiée pour tous les publics. Et un enjeu de taille : relancer l’habitude d’aller en salles, ne pas laisser les seules plateformes vampiriser l’offre en cinéma et montrer que la culture et le divertissement sont essentiels à nos vies.

« Eh bien non. Face à une situation sanitaire complexe, des choix doivent être effectués et force est de constater : nous ne faisons pas partie des priorités. Alors bien sûr un sentiment d’injustice et d’incompréhension se fait jour. Depuis le début de l’épidémie, les salles de cinéma n’ont favorisé aucun cluster identifié. Pourquoi une zone commerciale et pas un cinéma ou un théâtre ? Quelle société construisons-nous ? Quelle société voulons-nous ? Quelle place réservons-nous à ces lieux d’ouverture et de rencontre ? Voulons-nous vraiment fermer la fenêtre sur le monde qu’ils représentent ?

« Et l’inquiétude se porte aujourd’hui sur l’avenir d’une filière dont les enjeux s’épaississent. Quel distributeur prendra le risque de sortir un film et d’engager des dépenses avec des dates incertaines et des délais de 3 semaines pour faire exister une œuvre ? Aux États-Unis, le recours aux sorties dématérialisées est déjà légion et Wonder Woman va suivre le même chemin. Tout cela engendrant des modifications en profondeur des pratiques.

« Heureusement, les aides exceptionnelles de l’État, du département et du CNC vont nous permettre de passer la crise à court terme. Ne jouons donc pas les cassandres mais ne soyons pas dupes des conséquences à long terme d’une éviction des espaces de pensées et de vivre ensemble que nous contribuons à faire exister… »

Tant pis, je n'irai pas au théâtre le 19 décembre prochain... Mais je n'en pense pas moins !

Dessin de Karak (karak.over-blog.com)

 

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