dimanche 20 avril 2025

20 avril 2025 : le poème du mois

 

Comme elles me sont amies les étoiles

ô qu’il m’est compagnon le soleil

et le mer et le vent 

(Philippe Forcioli, Routes de feuilles, G. Berenèze, 2008)

 

            Que la poésie est consolante, quand on a le cœur en berne, quand on souffre d'une solitude subie, quand on est frappé par la maladie ou le deuil, mais aussi bien quand le bonheur vous touche, qu'on reçoit la visite d'une amie, ou bien un jour de fête, et quand on va vers les autres.

            En ce jour de Pâques, où la plupart des gens ne savent même plus ce que ça signifie, qu'il est bon de s'écrier, comme les Crétois dans le roman magnifique de Nikos Kazantzakis Le Christ recrucifié, "Christ est ressuscité" chaque fois que se promenant dans la rue le jour de Pâques, ils rencontrent une ou des personnes (qu'ils connaissent ou pas). Et la personne répond, et ils s'embrassent. Et c'est un jour de joie indicible ; j'espère que cette coutume n'est pas totalement perdue aujourd'hui. Car c'est aussi un signe de poésie dans le réalisme parfois sinistre de notre vie quotidienne.

            Voici donc le poème du mois, d'une poétesse syrienne que j'ai eu le plaisir de rencontrer.

 

 

Tu me demandes

mon âge

comment peut-on demander

son âge à une femme



Je réponds

dix-sept années d’enfance

avant de te connaître

sept années de jeunesse

passées à t’aimer

et depuis que tu m’as abandonnée

le temps s’est mis à me rendre visite



(Maram Al-Masri, Je te menace d’une colombe blanche

trad. François-Michel Durazzo, Seghers, 2008)

 

 

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