Comme elles me sont amies les étoiles
ô qu’il m’est compagnon le soleil
et le mer et le vent
(Philippe Forcioli, Routes de feuilles, G. Berenèze, 2008)
Que la poésie est consolante, quand on a le cœur en berne, quand on souffre d'une solitude subie, quand on est frappé par la maladie ou le deuil, mais aussi bien quand le bonheur vous touche, qu'on reçoit la visite d'une amie, ou bien un jour de fête, et quand on va vers les autres.
En ce jour de Pâques, où la plupart des gens ne savent même plus ce que ça signifie, qu'il est bon de s'écrier, comme les Crétois dans le roman magnifique de Nikos Kazantzakis Le Christ recrucifié, "Christ est ressuscité" chaque fois que se promenant dans la rue le jour de Pâques, ils rencontrent une ou des personnes (qu'ils connaissent ou pas). Et la personne répond, et ils s'embrassent. Et c'est un jour de joie indicible ; j'espère que cette coutume n'est pas totalement perdue aujourd'hui. Car c'est aussi un signe de poésie dans le réalisme parfois sinistre de notre vie quotidienne.
Voici donc le poème du mois, d'une poétesse syrienne que j'ai eu le plaisir de rencontrer.
Tu me demandes
mon âge
comment peut-on demander
son âge à une femme
Je réponds
dix-sept années d’enfance
avant de te connaître
sept années de jeunesse
passées à t’aimer
et depuis que tu m’as abandonnée
le temps s’est mis à me rendre visite
(Maram Al-Masri, Je te menace d’une colombe blanche,
trad. François-Michel Durazzo, Seghers, 2008)
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