dimanche 30 juillet 2023

30 juillet 2023 : les "mères courage"

 

Qu’est-ce qui compte ?

Aimer. Donner de l’amour. Pas le recevoir. Aimer et non pas être aimé.

(Tiziano Scarpa, Stabat Mater, trad. Dominique Vittez, C. Bourgois, 2011)



J’ai déjà vu quelques films au cinéma depuis que je suis revenu, quelques-uns à l’Utopia (avec mon amie Anne et avec Mathieu quand il est passé me voir) et un au CGR. Je voudrais parler de trois films qui raconte des histoires d’ados qui sont sans père, donc élevés par les "mères courage" du monde contemporain dont on parle trop peu, sauf malheureusement quand leurs enfants font des conneries.

Juniors raconte l’histoire de deux ados : Jordan, quatorze ans, dont la mère, infirmière, divorcée, est peu présente et communique avec lui par post-it, et son pote Patrick, fils de paysans. Tous deux sont collégiens. Au début, Jordan, souhaitant garder les 20 du coiffeur, demande à Patrick de lui couper les cheveux. C’est la cata, la tondeuse dérape et Jordan n’a plus qu’une seule solution : se faire raser complètement la tête. Ce que fait Patrick et Jordan débarque donc au collège avec la boule à zéro. Comment expliquer la chose auprès des copains ? Jordan a l’idée d’un énorme mensonge, faire croire qu’il a le cancer et lancer une cagnotte humanitaire en ligne. Il se filme et lance la cagnotte qui est en fait destinée à trouver des sous pour acheter une nouvelle console de jeux. Tout ça pour acheter une nouvelle console de jeux vidéo ! Ces mensonges de départ entraînent toute une séries de conséquences désastreuses.


On en est dans un milieu rural ; les élans, les espoirs, les désillusions d’une jeunesse qui entend vivre plus ou moins à l’écart des adultes sont bien exposés avec justesse, jusqu’à dans une certaine violence. La mère de Jordan est légèrement dépassée mais trouvera la force de témoigner son amour pour ce fils complètement désorienté par ses mensonges. Les dernières scènes sont magnifiques à cet égard. J’ai beaucoup aimé ce film qui est porté aussi par un humour bienvenu et d’excellents acteurs notamment les deux jeunes acteurs et Vanessa Paradis dans le rôle de la mère.

Quant au film de Catherine Corsini, Le Retour, il conte l’histoire d’une mère noire qui avait épousé un Corse, avec qui elle a eu deux filles ; l’aînée réussit très bien en classe, la deuxième plus jeune est plus dilettante et rebelle. Son mari est mort dans un accident de voiture quand les filles étaient toutes petites. Khédidja décide soudain de partir en vacances en Corse. Le film nous interroge sur les classes sociales, sur la diversité culturelle, politique et raciale, sur l’orientation sexuelle, et sur la "corsité".


Aïssatou Diallo Sagna incarne ici Khédidja, une assistante maternelle, mère célibataire qui avait quitté la Corse précipitamment quinze ans auparavant et causé indirectement l’accident de son mari. Elle ne se sentait pas réellement accueillie ni sur le territoire corse en général ni dans sa belle-famille en particulier. Ses deux filles, Jessica et Farah ne savent pas grand-chose de ce passé. Installées dans un camping près de la plage, la mère va garder les enfants d’un couple de Parisiens aisés, gens de gauche et bien pensants, mais assez maladroits avec cette famille noire de milieu modeste. La confrontation des filles avec cette terre inconnue, avec la famille riche des employeurs de Khédidja, la découverte des plaisirs de la plage, de la sexualité pour Jessica, de leur grand-mère corse, vont obliger les deux filles et leur mère à s’expliquer et à se remettre en question. Un bien beau film, riche d’humanité, bien construit, et qui expose bien la peine de vivre, à la fois pour une mère courage et pour ses enfants.


Quant au film d’animation tiré par Takehiko Inoué de son manga, The first slam dunk, il conte l’histoire d’un ado, Ryota, attiré dès l’enfance par le basket-ball par son frère plus âgé de trois ans et qui excellait dans ce sport, et qui est malheureusement mort victime d’un accident de mer. La mère, veuve, ne s’est pas remise de ce deuxième deuil. Si on aime le basket, on prend du plaisir à voir ce match du championnat inter-lycée. Chacun des membres de l’équipe où joue Ryota va y révéler sa nature, et la mère courage va accepter son fils tel qu’il est.Très belle animation réaliste.

J’ai bien aimé ce film très différent des films d’animation habituels. Dommage que des malfaiteurs aient profité de mon absence au cinéma pour dérober mon vélo, pourtant bien accroché à un arceau à vélo.

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